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La crypto de Facebook, Libra, se fait lâcher par Mastercard, Visa, eBay et Stripe

14 octobre 2019 à 11h06
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Libra

Les principales sociétés de paiement ont annoncé ne plus vouloir rejoindre l'association Libra. En cause, le manque d'explications claires de la part de Facebook suite aux demandes et critiques des régulateurs américains.

Le Libra a du plomb dans l'aile. Le projet de cryptomonnaie initié par Facebook est peu à peu lâché par la plupart de ses partenaires, et ce, quelques jours seulement avant la première réunion de l'association Libra, qui va permettre l'élaboration de ses statuts et le début officiel des travaux menant à la mise à disposition de cette nouvelle devise.

Plusieurs défections avant même l'officialisation de l'association Libra

C'est PayPal qui a le premier préféré quitter le navire. Le service de paiement mobile n'a pas donné d'explications précises sur les raisons de son retrait et souhaite continuer ses activités de son côté. Ironie de la situation : David Marcus, responsable pour Facebook du développement de Libra, est l'ancien PDG de PayPal.

À la suite de cette défection, Visa et Mastercard ont également annoncé ne plus vouloir rejoindre l'association Libra. Dans un communiqué, ce dernier indique vouloir poursuivre ses propres efforts, tout en continuant à jeter un œil extérieur à Libra, qui « présente des avantages potentiels ».


Le géant américain du paiement en ligne Stripe a également renoncé à prendre place au sein de l'association. Aujourd'hui, six des sept acteurs du paiement originellement attachés à Libra ont quitté l'aventure avant même son officialisation. eBay a également décidé de se retirer ces derniers jours.

Libra compte encore des soutiens indéfectibles

L'association Libra a perdu des acteurs de premier plan, mais garde le soutien indéfectible de certains membres. Le plus enthousiaste reste le groupe Iliad. Son fondateur Xavier Niel a publié dans le quotidien Les Échos une tribune en faveur de cette nouvelle monnaie virtuelle, qui selon lui « existera comme les 1 600 autres monnaies virtuelles d'ores et déjà disponibles en France », que les autorités la soutiennent ou non. « La priorité est donc d'accompagner le changement, le rendre possible et accessible » ajoute-t-il.

Les sociétés de VTC Uber et Lyft ainsi que Spotify ou d'autres fonds d'investissement sont encore associés au projet. Sur les 28 membres originellement annoncés, 23 continuent de soutenir le projet officiellement.


Les régulateurs mettent la pression sur Facebook et ses partenaires

Les sociétés de paiement ont préféré renoncer à rejoindre Libra par crainte des législateurs. Le projet suscite de nombreuses critiques aux États-Unis et deux sénateurs, Brian Schatz et Sherrod Brown, ont envoyé un courrier il y a quelques jours demandant aux entreprises souhaitant rejoindre l'initiative promue par Mark Zuckerberg de « bien réfléchir à la manière dont Facebook gérera les risques avant de poursuivre ».

Les deux parlementaires expliquent dans leur lettre que Facebook « n'a pas fourni de plan clair sur la manière d'empêcher Libra de faciliter le financement d'activités criminelles et terroristes, de déstabiliser le système financier mondial, d'interférer avec les politiques monétaires ou d'exposer les consommateurs à des risques qui n'affectent aujourd'hui que des investisseurs professionnels ».

Le risque, à peine voilé, pour les sociétés de paiement, est que les autorités de régulation inspectent toutes leurs activités commerciales dans le cadre d'examens visant à valider ou non le déploiement de Libra. Nul doute que Visa ou Mastercard n'ont pas souhaité s'exposer à ce point pour un projet dont la viabilité reste encore à démontrer.

Les craintes portent également sur la capacité de Facebook à gérer les données personnelles de ses utilisateurs. L'affaire Cambridge Analytica est passée par là et Facebook n'inspire plus confiance quant à la confidentialité des informations personnelles, et encore moins des données de paiement.


En France, Bruno Le Maire a été catégorique lors d'une réunion de l'OCDE et a affirmé : « Nous ne pouvons pas autoriser le développement du Libra sur le sol européen ». Le ministre de l'Économie estime que « la souveraineté monétaire des États est en jeu » dans ce dossier et craint également des dérives en matière de blanchiment d'argent et de protection des consommateurs.

Devant les parlementaires français, Bruno Le Maire avait déjà évoqué ses réserves sur le sujet, indiquant qu' « une société privée ne peut pas et ne doit pas créer une monnaie souveraine qui pourrait rentrer en concurrence avec les monnaies des États ».

Mark Zuckerberg est attendu le 23 octobre devant le Congrès pour répondre aux questions des parlementaires et lever les inquiétudes à propos de cette nouvelle cryptomonnaie. La première réunion officielle de l'association Libra doit, elle, se tenir à Genève ce lundi 14 octobre.

Source : BBC

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Commentaires (5)

sandalfo
La réaction du Bruno Lemaire est attendue, bien sûr il est attaché au privilège séculier de l’état de battre monnaie.<br /> Mais pour le consommateur, une crypto stable pourrait avoir quelques avantages, notamment d’échapper à la fiscalité. Pas étonnant que les états cherchent à stopper ce projet.
Rumpelstiltskin
Nicolas Sarkozy te remercie également pour le conseil .
nicgrover
En France, Bruno Le Maire a été catégorique lors d’une réunion de l’OCDE et a affirmé : « Nous ne pouvons pas autoriser le développement du Libra sur le sol européen ».<br /> Si je comprends bien, l’Europe c’est Lemaire… Eh ben on est mal barrés…
Aristote76
bon débarras, mélanger finance et réseaux sociaux, l’anarchie des deux réunis je vois pas à qui ça manquerai à part les masos. Imaginez une rumeur facebook et un crack boursier dans le même camps °_° Sérieusement
fg03
Tu crois benoitement que ça va servir la cause des gilets jaunes ? que par exemple ça les aidera à ne pas déclarer la vente des cèpes cueillis vendus sur le boncoin ou du couple de smicard louant son appartement 1 semaine au black ou encore l’etudiant donnant des cours de soutien scolaire non déclarés. C’est sur que c’est le sport national français de vouloir échapper au fisc d’autant plus quand nos modèles au sommet de l’état ne brillent pas par leur piété républicaine.<br /> Mais on aura beau critiquer le(s) gouvernement(s) entre ça et la porte ouverte à un délire ultralibéral non régulé laissant place au blanchiment de masse des activités criminelles internationales… y a quand même pas photo.
lithium
sauf que les états européens ne battent plus leur monnaie
sandalfo
Si, notre monnaie c’est l’euro et nous sommes présents à la banque centrale européenne pour décider de son avenir. l’euro c’est un pourcentage fixe de franc, de DM, etc. donc la France, conjointement avec les autres pays de la zone euro, garde le privilège d’émettre de la monnaie et y est très attachée.
lithium
La valeure du franc a été fixée à titre indicatif. Cette monnaie n’existe plus.
sandalfo
oui notre monnaie maintenant c’est l’euro et nous émettons de la monnaie fiduciaire en euros, des obligations en euros, des bons du trésor en euros, bref des milliards et des milliards d’euros. et je ne crois pas que les autorités françaises souhaitent s’asseoir sur ce privilège.
lithium
Mais c’est la BCE qui fixe la valeur de l’euro, pas une nation donc pas la France.<br /> L’euro a une valeur virtuelle régulée par la fameuse dette tout aussi virtuelle.<br /> Les pays européens vivent à crédit. ils sont donc tenus par les balls par les banques
sandalfo
la BCE fixe certains taux d’intérêts. ce sont la valeur de ces taux et l’offre et la demande d’euros sur les marchés qui fixent la valeur de l’euro par rapport aux autres monnaies.<br /> la dette des états de la zone euro n’est pas forcément détenue par les banques mais par d’autres agents économiques, français ou étrangers. si ils se mettaient à vendre massivement notre dette sur les marchés nous aurions un problème mais ce n’est pas le cas. ils touchent les intérêts de leur placement et savent leur argent en sûreté, car pour le moment une mise en faillite de la France ou de l’Allemagne n’est pas envisageable.<br /> Mais ce sont donc bien ces états de la zone euro qui émettent ces créances et gardent donc une partie de leur pouvoir monétaire, même si le franc ou le DM n’existent plus.
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