Aux USA, Amazon aurait licencié illégalement des salariées critiquant les conditions de travail de la firme

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
06 avril 2021 à 13h04
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Amazon France

Les deux salariées d'Amazon concernées poussaient l'entreprise à changer sa politique climatique et les conditions de travail internes durant la pandémie. Leur licenciement n'a pas été approuvé par l'agence indépendante américaine du travail.

Aux États-Unis, la colère gronde contre Amazon. Le National Labor Relations Board (NLRB), qui est l'agence indépendante fédérale américaine en charge des pratiques illégales dans le monde de l'entreprise, a déclaré ce lundi qu'Amazon avait justement procédé au licenciement de deux de ses employées de façon illégale. Les deux salariées, Emily Cunningham et Maren Costa, poussaient publiquement pour que le géant américain adapte ses politiques sanitaire et de travail.

Les deux ex-salariées avaient publiquement pris position contre Amazon

Avant leur licenciement, entériné l'année dernière, Emily Cunningham et Maren Costa avaient frontalement pris position contre Amazon dans la sphère publique. Les deux suggéraient en effet fortement à l'entreprise d'améliorer ses conditions de travail en cette période pandémique, notamment dans ses entrepôts.

Mais elles poussaient également Amazon à en faire plus pour réduire son impact sur le climat (l'origine première de leurs diverses revendications, démarrées en 2018 avec le groupe « Amazon Employees for Climate Justice ») et accusaient la société d'avoir des pratiques discriminatoires, le tout empêchant le personnel d'exercer ses pleins droits.

Les deux ex-salariées, qui occupaient des postes à responsabilité au sein d'Amazon, ont aussi été soutenues depuis l'an dernier par plusieurs dizaines d'autres employés de l'entreprise, qui ont donc fini par informer le NLRB, l'agence fédérale indépendante, des conditions de travail au sein de la firme.

« Exiger que nos entreprises se comportent aussi bien que tout bon citoyen (…) ne devrait jamais entraîner de représailles ou gâcher une carrière »

Ce n'est pas la première fois qu'Amazon est accusée, surtout aux États-Unis, par des salariés ou ex-salariés qui dénoncent certaines pratiques au sein de l'entreprise. Récemment, une cadre afro-américaine, Charlotte Newman, a déposé une plainte contre Amazon, reprochant à la firme d'être moins bien payée que les salariés masculins blancs de cette dernière et pointant du doigt le manque de diversité dans l'entreprise fondée par Jeff Bezos.

Invitée à réagir sur les cas d'Emily Cunningham et Maren Costa, une porte-parole d'Amazon a indiqué que l'entreprise soutient « le droit de chaque employé de critiquer les conditions de travail de son employeur », mais que cela « ne vient pas avec une immunité totale contre nos politiques internes, qui sont toutes légales ».

La communication d'Amazon affirme en effet que ce ne sont pas les sorties publiques et les dénonciations des deux employées qui ont été la cause principale de leur licenciement, mais bien les multiples violations des politiques internes.

« Se faire virer d'Amazon est l'une des choses les plus significatives qui me soient jamais arrivées en raison de la solidarité inestimable d'innombrables autres membres d'"Amazon Employees for Climate Justice" (Ndlr : le collectif d'employés d'Amazon qui lutte pour la justice climatique) qui nous soutenaient, qui se sont prononcés et qui continuent de le faire » a pour sa part déclaré Maren Costa sur Twitter il y a quelques heures, en indiquant aussi qu'« exiger que nos entreprises se comportent aussi bien que tout bon citoyen n'est pas seulement raisonnable mais nécessaire, et cela ne devrait jamais entraîner de représailles ou gâcher une carrière ».

Source : New York Times

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Commentaires (13)

SlashDot2k19
Comme on disait autrefois « Arbeit ! Schnell ! »
wackyseb
Amazon leur a rendu service. S’ils sont pas content, qu’ils aillent voir ailleurs sibl’herbe est plus verte.<br /> ( phrase digne du 1er avril !! )
cirdan
Autre pays, autres mœurs. En France on a Canal+, autrefois chaîne de l’humour débridé, qui aujourd’hui vire ses employés quand ils font de l’humour sur leur employeur.<br /> Quel que soit le soutien aux idéaux de ces personnes, leur combat est utile. Notre époque, qui pousse à la robotisation à outrance, y compris celle des esprits, a besoin de personnes engagées.<br /> On peut également apprendre quelque chose de surprenant en lisant cet article, c’est qu’aux Etats-Unis, flambeau du libéralisme, on peut reconnaitre un licenciement illégal autrement qu’en faisant un procès. Comme un petit air de prudhommes…
Skoleras
Je ne comprendrai jamais les salariés qui se plaignent de leurs conditions de travail mais qui restent en même temps chez leur employeur. S’ils ne sont pas contents, ils peuvent toujours démissionner et aller voir ailleurs…
Johnny6
Et ça c’est la réponse facile que l’on peut lire systématiquement par des personnes qui ne se posent pas toutes les questions et encore moins les bonnes.<br /> La difficulté de partir sans rien, de retrouver quelque chose, la difficulté de faire les trajets à cause de la distance, du moyen de locomotion ou des problèmes physiques, ou bien des obligations qui empêchent de travailler aux horaires qu’on voudrait … Et il y a encore tout un tas d’autres raisons valables et justifiées pour lesquelles des salariés ne pourront pas démissionner alors qu’ils aimeraient partir voir ailleurs.<br /> Ces gens là sont aux U.S.A ce qui est un problème de plus comparés à la France lorsqu’il s’agit d’emploi que l’on souhaiterait quitter. Là-bàs, l’amiable ça n’existe pas et il faut arrêter de croire qu’on peut tout obtenir parce qu’on le veut de toutes nos forces.
Nmut
C 'est peut-être un poil plus compliqué que ça. Tu peux te battre pour améliorer les conditions de certains sans que TOI tu n’aies de problème.
MattS32
Skoleras:<br /> Je ne comprendrai jamais les salariés qui se plaignent de leurs conditions de travail mais qui restent en même temps chez leur employeur. S’ils ne sont pas contents, ils peuvent toujours démissionner et aller voir ailleurs…<br /> Et c’est grâce à des employés raisonnant comme ça que les conditions peuvent petit à petit être nivelées par le bas…
Element_n90
@Johnny6<br /> @Nmut<br /> @MattS32<br /> On parle ici de cadres qui se font virer. Des gars/filles/neutre/fluides/ect dans des bureaux climatisés avec le cul sur une chaise toute la journée, passant surement une bonne partie de leur temps sur twitter à forwarder des post vers leurs followers et qui considèrent que c’est à eux de décider de ce que doit faire leur boite. Rien à voir avec Brian le Redneck qui sue toute la journée sur un chantier du Texas et qui sait que si il l’ouvre, il se fera remplacer par une cargaison de mangeurs de tacos.
MattS32
Element_n90:<br /> passant surement une bonne partie de leur temps sur twitter à forwarder des post vers leurs followers<br /> À ce niveau de troll, ça ne mériterait même pas de lire plus loin…<br /> Mais tout de même, voilà ce que dit l’article : «&nbsp;Les deux suggéraient en effet fortement à l’entreprise d’améliorer ses conditions de travail en cette période pandémique, notamment dans ses entrepôts.&nbsp;»<br /> Donc même si c’était des cadres, avec peut-être des bonnes conditions de travail, ce sont les conditions de travail dans les entrepôts qui étaient critiquées par ces personnes. Donc ton «&nbsp;Brian le Redneck&nbsp;» qui croit que parce qu’il transpire il est le seul à avoir des conditions difficiles, plutôt que de les considérer comme des branleurs qui foutent rien de leur journée, il pourrait plutôt leur être reconnaissant d’avoir essayé d’améliorer ses conditions de travail à lui…
Element_n90
@ MattS32<br /> –J’ai bossé à Amazon (entrepôts), ce n’est pas l’enfer que l’on nous décrit à chaque reportage.<br /> –Je ne pense pas qu’aucune autres boites du même domaine (Wallmart, carrouf…) soit vraiment meilleur.<br /> –C’est toujours facile de balancer que l’on agit pour le bien des autres. Tiens d’ailleurs, tu sais que moi je suis un gars bien, que je mérite le prix Nobel ? Quoi ? Tu ne bois pas mes paroles sans broncher, pourtant c’est ce que tu fais avec ces cadres…<br /> –Ne dit pas que tu sait ce qu’est un troll si tu n’as pas été capable de relever le couplet victimaire de la cadre sur «&nbsp;le manque de diversité&nbsp;».
MattS32
Element_n90:<br /> –Je ne pense pas qu’aucune autres boites du même domaine (Wallmart, carrouf…) soit vraiment meilleur.<br /> Même remarque qu’au-dessus : c’est avec des mentalités comme ça qu’on nivelle par le bas au lieu de faire avancer les choses…<br /> Element_n90:<br /> –C’est toujours facile de balancer que l’on agit pour le bien des autres.<br /> En l’occurrence, ces personnes ont eu le soutien de nombreux autres employés. C’est donc sans doute bien que c’est pas juste des paroles en l’air après coup…
pecore
Attention aussi à ne voir que la partie visible. Combien de ces «&nbsp;lanceurs d’alertes&nbsp;» voulaient en fait juste partir d’Amazon avec un chèque ? Peut être tous, peut être aucun ou juste certains. Mais quoi qu’il en soit c’est une vrai possibilité qui devrait inciter à la prudence avant de sortir les torches et les fourches.
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