Meta accusé de trafic d’êtres humains au Kenya

Thibaut Popelier
Spécialiste Gaming
12 mai 2022 à 17h06
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Meta logo © Meta

C'est un nouveau scandale qui frappe la société dirigée par Mark Zuckerberg. En effet, la maison-mère de Facebook est sous le feu d'accusations « de trafic d'êtres humains » en Afrique.

La plainte a été déposée cette semaine et révèle de sévères dysfonctionnements au sein d'un sous-traitant qui opère pour le géant américain.

Une affaire qui pourrait coûter cher

Malgré un changement d'identité opéré en octobre dernier, Facebook ne s'est pas débarrassé des critiques pour autant. En mars, les employés de Meta s'insurgeaient face à la perte de certains de leurs avantages dont ils bénéficiaient aux États-Unis. Malheureusement, c'est une affaire plus embarrassante et hautement plus grave qui guette Mark Zuckerberg et ses équipes.

Tout part d'une plainte déposée par un ancien modérateur de Facebook au Kenya. Daniel Motaung s'occupait de modérer les contenus indésirables sur le réseau social pour toute la zone des pays d'Afrique de l'Est et australe. Il avait été embauché par un sous-traitant nommé Sama. Il pointe donc du doigt plusieurs dysfonctionnements d'envergure. Cela concerne notamment des atteintes à la vie privée, des irrégularités dans le versement des rémunérations, un manque de soutien psychologique ou encore des méthodes d'embauche jugées trompeuses par le principal intéressé.

De graves accusations

Le plaignant et ses avocats expliquent que lors d'un entretien d'embauche, l'entreprise Sana ne stipulait pas avec précision les missions qu'un nouveau salarié devait accomplir. Le sous-traitant se contentait d'évoquer brièvement de simples « tâches administratives » et choisissait même le profil des candidats en fonction de leur classe sociale. Par exemple, Motaung mentionne le fait que Sama préférait sélectionner des personnes issues d'un milieu modeste pour pouvoir se targuer de les extirper de la pauvreté.

Ensuite, l'ancien modérateur évoque des méthodes « relevant de l'abus de pouvoir » dans le but d'exploiter « la vulnérabilité des candidats jeunes, pauvres et désespérés ». Il va plus loin en déclarant que puisque l'entreprise faisait venir des travailleurs sans détailler leur mission au préalable, l'entité se place en infraction par rapport à l'article 30 de la Constitution kényane… Allant jusqu'à qualifier ces pratiques « de trafic d'êtres humains selon une forme moderne d'esclavage ». Et si les salariés n'étaient pas satisfaits de leur situation, les dirigeants auraient simplement expliqué qu'ils pouvaient être « facilement remplacés » tout en leur rétorquant : « Prenez ce qu'on vous donne… et fermez-la ».

Meta s'explique… mais peine à convaincre

Bien entendu, la direction de Meta s'est rapidement prononcée via un communiqué en déclarant prendre au sérieux « notre responsabilité envers les personnes qui examinent les contenus pour Meta et exigeons de nos partenaires qu’ils fournissent des salaires, des avantages sociaux et un soutien parmi les meilleurs de l’industrie ». Le tout en encourageant les modérateurs victimes d'abus à prendre la parole.

Mais comme Le Monde nous le rappelle, Facebook est loin d'être exemplaire dans ce domaine. Le groupe a en effet été condamné à verser 52 millions de dollars à ses modérateurs il y a deux ans. Ces derniers exigeaient des compensations pour les traumatismes subis durant leur activité de modération sur les contenus violents / dérangeants postés par les utilisateurs du réseau social.

Source : Le Monde

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Commentaires (13)

kmarouane
Ça n’est pas un employé Meta, mais Sana.<br /> C’est le sous-traitent qui devrait être tenu responsable, non ?
Popoulo
@kmarouane : Normalement oui. L’entreprise est responsable de son sous-traitant en cas de faute(s). Mais par la suite, l’entreprise peut alors se retourner contre le sous-traitant.
crush56
Alors CA c’est étonnant !<br /> Je n’aurais jamais imaginé une telle chose de la part de Facebook
Pernel
Du trafic d’être humain en Afrique ? On aura tout vu …
Nissart
ah je pensais que ça allait parler des brouteurs qui essayent de vous alpaguer dans chaque commentaire.
DrGeekill
Ce qui est quand même dérangeant parce que si le gars choisi de bosser pour Sana/Méta c’est qu’il veut rester dans la légalité et finalement c’est lui l’arnaqué
Francis7
Ces derniers exigeaient des compensations pour les traumatismes subis durant leur activité de modération sur les contenus violents / dérangeants postés par les utilisateurs du réseau social.<br /> Ca me fait sourire, parce que vous savez quoi ? Je pense aux modérateurs et aux contributeurs de Clubic, plus près de nous.<br /> Souvent je me demande comment ils font pour supporter tous les commentaires inutiles, les critiques et les posts cassants à leur égard.
malak
Et surtout… on pourrait aussi parler de trafic d’êtres humains, ils ne sont même pas payés. ^^
Popoulo
@Francis : bah faut changer de métier. Tu vas pas occuper un poste de maître nageur si tu sais pas nager. Ou de chirurgien si tu supportes pas la vue du sang.<br /> 2022… fragile world.
Urleur
Et dire que beaucoup ici soutiennent Facearnaque Triste world.
_Troll
Ca sent l’histoire pour essayer de tirer de l’argent de Facebook. Les arguments exposes dans l’article soit tres loin du traffic d’etre humain. Je pense qu’il y a d’autres choses que nous ne savons pas, par exemple, etre payer aux nombre de messages moderes, pression pour des heures supplementaire forcees, travail au noir dans un bureau de 1 m2, etc.
SPH
Les pays pauvres ont leur lot de dérapages… Ca ne m’étonne pas plus que ça. Regardez ce qui se passe dans l’industrie du textile en asie ! C’est pareil… « Si t’es pas content, il y en a d’autres qui peuvent te remplacer » !
StephaneGotcha
Le gros titre : « Traffic d’être humain »<br /> La réalité : Pression Psychologique et autres « dégueulasseries » professionnelles<br /> Meme si les faits sont graves, je trouve ce titre extrêmement banalisant pour les « vrais » traffic d’être humains avec en tête le proxénétisme, ect …<br /> PS : Mon ancien employeur/responsable nous (moi et des collègues) avait sorti :<br /> « Je peux pas vous mettre un flingue sur la tempe pour vous forcer à travailler »<br /> J’ai démissionné peu de temps après. Mais malgré tout je ne l’ai pas qualifié de tentative de meurtre …
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