Revenus, Shorts, bande-son : YouTube va encore mieux récompenser les créateurs

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
20 septembre 2022 à 21h25
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© Capture d'écran YouTube
© Capture d'écran YouTube

Ce mardi, YouTube a fait le plein d'annonces lors d'un événement au cours duquel le service a fait la part belle aux « entrepreneurs-créateurs » de la plateforme.

Le géant du streaming vidéo a ainsi confirmé sa toute puissance sur le plan mondial et sa volonté de soutenir les créateurs, petits et grands. Pour cela, il souhaite diversifier un peu plus encore les sources de revenus et faciliter l'accès à la monétisation. L'accent a notamment été mis, lors de l'événement baptisé « Made on YouTube » retransmis en direct et suivi par Clubic, sur la monétisation, les Shorts et la musique.

50 milliards de dollars versés en trois ans, et un Programme Partenaire ouvert à davantage d'utilisateurs

Du haut de ses 2 milliards d'utilisateurs mensuels, YouTube occupe une place d'importance chez ses spectateurs et ses créateurs. Et à ceux qui critiquent la plateforme et l'accusent de trop peu rémunérer ses créateurs, artistes et entreprises multimédia, YouTube leur répond avec une donnée : 50 milliards de dollars. Il s'agit du montant (colossal) versé à l'ensemble de ces ayants droit sur les trois dernières années.

La filiale de streaming vidéo de Google est cependant décidée à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire démarrée en 2007, en élargissant notamment l'accès à son Programme Partenaire. Et si, à l'origine, YouTube ne proposait qu'une source principale de revenus (les annonces publicitaires), la multiplication des formats (vidéo traditionnelle, Short vertical, diffusion en direct) a poussé la plateforme à diversifier son offre de rémunération. Elle propose désormais pas moins de 10 manières de gagner de l'argent à ses quelque 2 millions de partenaires.

Aujourd'hui, l'accès au Programme Partenaire (c'est-à-dire à la monétisation) n'est accessible qu'aux chaînes YouTube qui totalisent 1 000 abonnés et 4 000 heures de visionnage valides sur des vidéos publiques au cours des 12 derniers mois.

Le nouveau Programme Partenaire YouTube entrera en vigueur au début de l'année 2023 © YouTube
Le nouveau Programme Partenaire YouTube entrera en vigueur au début de l'année 2023 © YouTube

Dès le début de l'année prochaine, les créateurs qui comptent plus de 1 000 abonnés et qui ont enregistré 10 millions de vues de Shorts sur 90 jours auront accès au programme. Cela offre une alternative à ceux qui ne génèrent pas suffisamment de vues via le format classique de vidéos. Surtout, la mesure risque fortement d'inciter les créateurs à publier des Shorts, mais aussi d'aider à rapatrier des tiktokeurs sur YouTube. Et c'est bien le but de la plateforme.

Des sources de revenus accessibles plus tôt

Les fans (autrement dit, les abonnés) des chaînes pourront davantage soutenir les créateurs, avec un financement qui interviendra plus tôt dans la vie d'une chaîne YouTube. Aujourd'hui, les créateurs qui ont rejoint le Programme Partenaire peuvent bénéficier de plusieurs fonctionnalités de financement par les fans, comme les Super Chats, les Super Stickers, les Super Thanks et les souscriptions aux chaînes.

En 2023, YouTube, qui recense un milliard d'heures de vidéos visionnées chaque jour dans le monde, promet de faire bénéficier les créateurs d'un accès anticipé à ces différentes fonctionnalités. Des seuils spécifiques seront fixés durant l'année, et ce, quel que soit le format de vidéo proposé : vidéo longue, Short ou diffusion en direct.

Le partage de revenus sur les Shorts arrive aussi en 2023

Nous parlons des Shorts depuis tout à l'heure, un format largement mis en valeur par YouTube ces derniers mois pour offrir une réelle alternative aux amateurs de Reels sur Instagram et Facebook, et de vidéos TikTok. « À partir de 2023, les créateurs participant au Programme Partenaire YouTube (actuels et futurs) deviendront éligibles au partage des revenus sur les Shorts », promet la plateforme.

Actuellement, des publicités sont diffusées entre les vidéos dans le flux Shorts de YouTube. Bientôt, et sur une périodicité mensuelle, les revenus provenant de ces annonces seront additionnés et utilisés dans un pot commun, pour ensuite récompenser les créateurs de Shorts. Cela leur permettra notamment de couvrir les frais liés aux licences musicales. Les créateurs conserveront ainsi 45 % de la part de ces revenus attribuée aux créateurs. Les revenus seront répartis en fonction du pourcentage de chaque créateur sur le total des vues de Shorts. « Leur part des revenus restera la même, qu'ils utilisent ou non de la musique », explique le service.

Et pour les Shorts les plus dynamiques qui embarquent de la musique, YouTube simplifiera l'attribution des licences. Les créateurs n'auront donc pas à se demander s'ils peuvent ou non utiliser des titres.

Les Super Thanks, eux, vont être proposés en version bêta pour plusieurs milliers de créateurs de Shorts. La fonctionnalité sera étendue à l'ensemble des créateurs monétisés dans le courant de l'année prochaine.

Creator Music, nouvelle page YouTube Studio pour un accès plus facile aux titres de musique

YouTube déploiera également en 2023 une nouvelle page YouTube Studio qui permettra aux créateurs d'accéder à un catalogue enrichi de titres sous licence. Il sera possible de les utiliser dans des vidéos longues sans avoir à craindre de mauvaise surprise après l'import de la vidéo sur la plateforme.

Creator Studio, une nouvelle page YouTube Studio qui sera déployée l'année prochaine © YouTube
Creator Studio, une nouvelle page YouTube Studio qui sera déployée l'année prochaine © YouTube

Et si vous souhaitez poser sur une vidéo une bande-son rattachée à une licence, il sera possible de l'acheter à un prix raisonnable, ce qui offrira une réelle opportunité de proposer des contenus de qualité sans avoir à craindre là aussi pour leur monétisation. Reste à savoir tout de même ce que YouTube entend par « prix raisonnable ». Avec ce système-là, les créateurs toucheront la même part de revenus que celle qui s'applique aux vidéos sans musique ou avec des musiques libres de droits.

Enfin, les créateurs qui ne veulent pas acheter de licences auront toujours la possibilité d'ajouter des chansons dans leurs vidéos, en partageant toutefois les revenus générés par ces dernières avec l'artiste et les titulaires des droits d'auteur.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (1)

chinou51
50 000 000 000$ sur 3 ans donc 16 600 000 000 par an. Divisons le tout par les 2 000 000 de « partenaires » => 8300$ par an…soit 692$ par mois. Pas de quoi s’enflammer.
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