YouTube et droits d'auteur : ce qui change pour les vidéastes et les musiciens

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
21 septembre 2022 à 12h05
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YouTube va, dans les prochains mois, permettre aux créateurs de vidéos d'ajouter de la musique sous licence, grâce au partage des droits d'auteur.

Mardi, YouTube a annoncé de nombreuses nouveautés lors d'un événement dédié aux créateurs, en mettant à l'honneur son Programme Partenaire, les Shorts, et les revenus liés à la monétisation des contenus. La musique, toujours sujette aux débats, fut d'ailleurs un élément clé du « Made on YouTube », avec un système de partage des revenus et de choix des musiques qui sera largement révisé dans les prochains mois, pour satisfaire aussi bien les créateurs que les ayants droit.

Creator Music, le futur programme de YouTube pour utiliser des musiques sous licence

L'année 2023 (il ne faut pas s'attendre à un déploiement des nouveautés tout de suite) sera celle du partage des revenus pour YouTube. La plateforme a poussé, ces dernières années, à ne pas utiliser des contenus (vidéo et/ou audio) protégés par des droits d'auteur, les privant de facto de monétisation. Cela va changer.

Plus particulièrement, YouTube a présenté mardi ce qui sera, bientôt, une nouvelle page du YouTube Studio (le tableau de bord des créateurs) : Creator Music. Ce programme va permettre aux créateurs de contenus du service d'accéder à un catalogue de musiques sous licence.

Aujourd'hui, il n'est pas possible d'utiliser une musique protégée par des droits d'auteur. Lors de l'import de la vidéo, l'intelligence artificielle de YouTube détecte automatiquement le titre et formalise une réclamation pour atteinte aux droits d'auteur, démonétisant systématiquement la vidéo postée. Demain, les possibilités seront autres.

Les créateurs auront le choix : payer pour conserver les revenus, ou partager ces derniers avec les ayants droit

La page Creator Music fonctionnera telle une banque de musiques traditionnelle, mais avec des titres sous licence. Il sera possible de les utiliser pour des vidéos longues sans épée de Damoclès au-dessus de la tête, sans conséquence fâcheuse pour la monétisation de ses contenus.

YouTube évoque des accords conclus avec une cinquantaine de labels, éditeurs et distributeurs (une donnée susceptible d'évoluer d'ici l'an prochain), et des centaines de milliers de chansons disponibles sous licence Creator Music. On ignore pour l'instant le contenu précis du catalogue. Mais il y a évidemment tout un modèle économique autour de ce futur système.

© YouTube
© YouTube

Les musiques sous licence ne seront pas « gratuites ». Elles seront accessibles contre un tarif, supposé pour le moment, de 4,99 dollars. En payant cette somme, le créateur YouTube pourra réutiliser la musique et, surtout, conserver l'intégralité des revenus générés par la vidéo. Une option particulièrement intéressante pour les chaînes à fortes vues. Aujourd'hui, YouTube prélève, pour ses ayants droit, 45 % de commission (les 55 % restants vont au créateur).

Si le créateur ne souhaite pas payer le coût de la licence, il pourra toujours utiliser la même musique pourtant protégée, mais il devra alors se résoudre à partager les revenus tirés de la monétisation de sa vidéo. Cette option sera sans doute privilégiée dans un premier temps par les petits créateurs qui ne veulent pas engager de frais supplémentaires dans leurs vidéos. Dans ce cas-là, les détenteurs des droits musicaux et les créateurs se partageront les 55 % restants : 27,5 % pour l'auteur de la vidéo, 27,5 % pour l'artiste, maison de production du morceau utilisé. Et évidemment, YouTube conservera sa commission de 45 %.

Sources : Clubic, YouTube, Neowin

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (5)

jvachez
Il n’y aura plus de forçage de monétisation en rajoutant des pubs sur une vidéo où l’auteur ne reçoit rien ?
draugtor
Alors, plusieurs petites erreurs dans votre page.<br /> Il y a des utilisations de musique sous licence qui sont autorisés. Cela s’apelle le Fair use ou Droit loyal.<br /> Etant un ancien sur clubic, je peux vous aider à faire un article sur le droit loyal et détaillé comment cela se passe au niveau de la gestion des droits entre Les majors, youtube et moi petit youtubeur.<br /> Le système mis en place par youtube est très bien fait même s’il n’empêche pas de se prendre un strike (rappel au bout de 3 la chaine disparait)<br /> Et même si votre format de vidéo est validé par plusieurs label de musique, il suffit d’un label buté pour se prendre un strike et là, les label américains sont vraiment méchant.<br /> Vous savez ou me contacter pour en savoir plus<br /> A+<br /> draugtor
AlexLex14
draugtor:<br /> Etant un ancien sur clubic, je peux vous aider à faire un article sur le droit loyal et détaillé comment cela se passe au niveau de la gestion des droits entre Les majors, youtube et moi petit youtubeur.<br /> Les exceptions restent rares, et restent des exceptions.<br /> Les quelques fois où j’ai embarqué (malgré moi souvent) une musique sous licence, ça a directement coupé la monétisation de la vidéo (ce qui, a posteriori, me paraît normal). Il est rare que YouTube propose un partage des revenus (mais ça m’est arrivé).<br /> En revanche, une pleine utilisation d’une musique sous licence, avec une monétisation intégrale, là ça peut être intéressant à évoquer.<br /> Je suis preneur de l’idée de les aborder dans un sujet dédié aux subtilités des musiques sous licence autorisées. Merci pour la proposition, je sais où te trouver si on part sur un tel papier à l’avenir
AlexLex14
En théorie, ça, ça ne changera pas. Si ta chaîne n’est pas monétisée mais que tu utilises un contenu sous licence, le titulaire des droits pourra toujours poser des pubs sur ta vidéo, et en récupérer sa part des revenus (la part restante allant à YouTube).
chicour
Ça va être l’occasion de faire des vidéo bidon reprenant l’audio sous licence piur s’accaparer des droits.
Palou
@AlexLex14 Cherche « draugtor » dans Youtube
AlexLex14
J’essayais d’être poli
draugtor
Vu mon projet actuel lancé depuis 6 mois, et une trentaine de vidéo qui sont toutes sous utilisation de licence, j’ai le droit par le label de récupérer 100% de la monétisation de la vidéo. (mais là il y a encore du travail)<br /> J’ai pour le moment moins de 15% des vidéos qui sont démonétisé pour moi mais toujours disponible et 1 qui m’a donné un strike valable 3 mois<br /> J’utilise la notion de droit loyal ou fair use right.<br /> Il y a aussi la notion de temps +de 20 sec d’extrait et tu dois demander l’autorisation. J’ai validé ce dernier point car, mon générique de fin faisait 22sec et était souvent en contestation.<br /> Et plus rien depuis que j’ai enlevé les 2sec . <br /> Je connais maintenant la procédure de gestion des droits par coeur, car j’ai fait toutes les étapes jusqu’au strike en moi, youtube et les majors ou plutot ceux qui s’occupe des droits.<br /> Elle a évolué en septembre en étant accélérer pour la notion d’appel passant de 30 jours à 7 jours, la contestation était encore à 30 jours<br /> Voilà, y a vraiment de quoi en parler et faire des copies d’écrans.
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