La justice française a imposé à tous les fournisseurs d'accès de bloquer l'accès à Z-Library sur le territoire.
Le SNE (Syndicat national des éditeurs) a publié, le 19 septembre, un communiqué pour saluer la décision de la justice française qui ordonnait aux fournisseurs d'accès à Internet de bloquer l'accès à Z-Library. Pour eux, cette décision à l'encontre de la bibliothèque en ligne gratuite et participative aux 11 millions de livres est une victoire dans la protection du droit d'auteur et la lutte contre la contrefaçon.
Qu'est-ce que Z-Library ?
Créée en 2009, Z-Library est une plateforme participative qui offre un accès gratuit à des millions de livres et encore plus d'articles universitaires normalement protégés par un paywall. En 2022, la bibliothèque a atteint les 11 millions d'ouvrages et 87 millions d'articles référencés, ce qui a beaucoup fait grincer des dents des professionnels traditionnels de l'édition. Z-Library se revendique comme la plus grande bibliothèque d'e-books au monde.
À l'inverse d'autres librairies en ligne comme Sci-Hub ou Library Genesis, son fonctionnement est très obscur et ne laisse pas fuiter beaucoup d'informations sur son fonctionnement ou son organisation hiérarchique. Tout juste sait-on que ses administrateurs sont originaires aussi bien d'Allemagne que de Finlande, de Russie ou encore des États-Unis, et que leurs serveurs sont tout autant disséminés.
Après plusieurs tentatives, les éditeurs français ont enfin, au cours d'une procédure accélérée, réussi à faire bloquer la page principale ainsi que de nombreux sites miroirs, pour un total de 209 noms de domaine. Cette décision relance une nouvelle fois le débat de la propriété intellectuelle et du partage de l'information sur Internet.
Cette décision sera-t-elle vraiment efficace ?
Cette décision est incontestablement un coup dur pour la bibliothèque en ligne, mais l'efficacité de la mesure reste à estimer dans le temps. Car, s'il est relativement aisé de bloquer de nouveaux noms de domaine, créer de nouveaux sites miroirs l'est tout autant. La justice et le SNE ont cependant une nouvelle corde à leur arc depuis 2022 : un outil qui permet la détection quasi automatique de pages copiant le contenu d'autres sites dont le nom de domaine est bloqué.
Mais la justice fait face à un autre problème bien plus difficile à régler. Le blocage par les FAI n'est en effet efficace que si les internautes se servent des réglages DNS de base de leur fournisseur. Une simple modification permet donc de les contourner et de retrouver par conséquent un accès à la Z-Lib. Le seul moyen d'en couper définitivement l'accès serait donc d'en trouver les serveurs et de les désactiver. Une mission particulièrement ardue : ceux-ci sont disséminés dans de nombreux pays… dont la Russie, qui n'est peut-être pas encline à suivre les recommandations de la justice française actuellement.
Sources : Actualitté, Wikipédia, Numérama
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