Découvrez les nouveaux astronautes européens de l'ESA qui viennent d'être sélectionnés

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
23 novembre 2022 à 18h35
11
Les 17 astronautes de carrière, réservistes et parastronaute de la sélection 2022 © ESA
Les 17 astronautes de carrière, réservistes et parastronaute de la sélection 2022 © ESA

Après une longue sélection, l'Agence spatiale européenne a aujourd'hui dévoilé l'identité de ses nouveaux astronautes. Ils sont les premiers choisis depuis 2009, et à cette occasion, l'ESA a étalé son recrutement avec 5 astronautes de carrière, 11 astronautes de réserve et 1 parastronaute.

Leur carrière va commencer par… une tournée médiatique.

Des astronautes et du suspense

La communication de l'ESA avait judicieusement décidé de placer la conférence et la présentation de ses nouveaux astronautes à la fin des résultats de la réunion ministérielle, un rassemblement qui a lieu tous les 3 ans et qui décide des grandes orientations, mais surtout des budgets. Un large parterre de journalistes a donc dû attendre que les discours et graphes des répartitions financières soient terminés pour pouvoir enfin rencontrer les nouvelles têtes de l'astronautique européenne.

Il faut néanmoins signaler en préambule que les candidats ont enduré une dernière épreuve. En effet, les 17 qui étaient sur scène à Paris ne semblaient pas savoir s'ils étaient sélectionnés en tant qu'astronautes de carrière ou réservistes avant d'être appelés par le directeur de l'agence, Josef Aschbacher.

Ce sont eux ! Mais le trombinoscope n'est pas dans l'ordre © ESA
Ce sont eux ! Mais le trombinoscope n'est pas dans l'ordre © ESA

Carrière ou réserve ?

Pour les astronautes de carrière, l'ESA est à présent leur nouvel employeur. Après une longue série d'interviews, ils vont partir en formation pour 18 mois à Cologne, mais aussi en France, aux Pays-Bas et dans les différents centres de l'astronautique européenne, à présent reconnue dans le monde entier comme un pôle d'excellence. Ils suivront ensuite des entraînements spécifiques aux missions qui leur seront assignées, pas forcément spatiales d'ailleurs. Rappelons que l'ESA participe à différentes études en isolement, comme CAVES (dans des grottes), mais aussi sous la mer, sur des volcans, etc.

Les astronautes de réserve ont quant à eux été sélectionnés pour leurs profils qui présentent une spécificité technique particulière. Ils pourront être appelés selon les besoins pour des formations plus courtes et des missions uniques (ils ne font en revanche pas carrière à l'ESA).

5 nouveaux astronautes à accueillir

Les cinq nouveaux astronautes européens sont donc :

  • Sophie Adenot (France) : elle est pilote d'hélicoptère pour l'armée de l'air, dispose d'un diplôme d'ingénieur et d'un master en Sciences du MIT, et elle fait la promotion de l'éducation aux sciences depuis plus d'une dizaine d'années ;
  • Pablo Álvarez Fernández (Espagne) : il est ingénieur expérimenté d'Airbus Defence & Space, parle espagnol, anglais, français et polonais, et a travaillé en Angleterre sur le projet ExoMars, en collaboration avec l'ESA et Roscosmos ;
  • Rosemary Coogan (Royaume-Uni) : elle est double diplômée de master en Physique et Astronomie, est docteur en Astronomie, et parle anglais, français et allemand. Après un parcours complexe, elle a travaillé au CNES à Paris sur la mission Euclid avant d'être sélectionnée ;
  • Raphaël Liégeois (Belgique) : il a fait des études de biomédecine avant d'être diplômé ingénieur de l'École centrale Paris, d'obtenir un master de Physique fondamentale à Paris Saclay et de faire une thèse en neurosciences à l'université de Liège. Un peu plus étonnant, il est pilote amateur de montgolfière ;
  • Marco Sieber (Suisse) : il est ex-commando de l'armée suisse, devenu ensuite docteur en médecine, avec une spécialité en médecine d'urgence et en traumatologie, puis anesthésiste. Il a travaillé en hélicoptère de secours et est pilote, parachutiste, parapentiste et plongeur.

Compte tenu des 7 astronautes déjà en poste, on peut noter une volonté (qu'elle soit implicite ou non) de l'ESA d'avoir une quasi-parité entre les nations qui investissent le plus. Le corps européen compte désormais deux Allemands, deux Italiens, deux Français, deux Anglais, un Danois, un Belge, un Espagnol et un Suisse. Retenez bien leurs noms, nous allons vite les revoir !

La Française Sophie Adenot sera logiquement l'une des plus mises en avant dans l'Hexagone. Mais 12 des 17 sélectionnés sont francophones ! © ESA
La Française Sophie Adenot sera logiquement l'une des plus mises en avant dans l'Hexagone. Mais 12 des 17 sélectionnés sont francophones ! © ESA

D'autres profils mis en avant

L'Anglais John McFall a de son côté été sélectionné comme unique parastronaute. Le programme de l'agence européenne invitait en effet des personnes avec des handicaps spécifiques à participer à la sélection. L'objectif est de montrer qu'avec un programme adapté et peut-être un équipement spécialisé, ces profils sont aussi précieux que les autres pour de futures sélections.

Les réservistes, que l'on peut imaginer un peu déçus alors qu'ils étaient sur l'estrade et qui n'ont pas été présentés immédiatement au public (leurs noms et profils sont sur le site de l'agence et dans des vidéos de présentation), sont au nombre de 11. Ils ont eux aussi des nationalités et des parcours divers et très riches. Il s'agit de Meganne Christian (UK), Anthea Comellini (Italie), Sara García Alonso (Espagne), Andrea Patassa (Italie), Carmen Possnig (Autriche), Arnaud Prost (France), Amelie Schoenenwald (Allemagne), Aleš Svoboda (République tchèque), Sławosz Uznański (Pologne), Marcus Wandt (Suède) et Nicola Winter (Allemagne).

Source : ESA (YouTube)

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

Lire d'autres articles

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (11)

gemini7
Bonne nouvelle, la relève est prête, dans treize ans, ils seront 22, pour faire un match de foot sur la Lune ou sur Mars. <br /> Parti regarder le match des Belges—&gt;[_]
ebottlaender
On peut déjà faire une équipe (11 + entraineur) et jouer contre les USA, la Chine et la Russie ^^
zeebix
Il faut arrêter avec ce genre de connerie hein, peu importe le nom des sélectionné certains y trouveront à redire.<br /> C’est super lourd comme remarque et ça n’apporte strictement rien, à part alimenter les conneries à la mode.
calude_vincent
Dans l’élite ressort la vérité, la volonté… Toujours la même histoire, avec des opposant des 2 cotés et une peur qui grandit, pourquoi viser le ciel quand sur terre l’infini stupidité subsiste.
ZZorrgg
En meme temps le competences ils ont LARGEMENT le temps de les acquérir!
Korgen
Je vois d’ici l’entretien d’admission, entouré de pilotes d’hélicoptères et de commandos para :<br /> Bonjour, présentez vous.<br /> Bonjour, je m’appelle Liégeois, je suis liégeois, j’ai fait une université liégeoise et j’aime les gros ballons.<br />
Blackalf
S’il existait un master en troll, on se doute de qui le posséderait.
bennukem
La plupart des astronautes ne quittent jamais la terre. Ils sont le plan B, C, …<br /> Du coup, qu’on sélectionne pour faire plaisir ne changera pas grand chose. Seul les meilleurs auront la possibilité du vol.
Goodbye
Pourquoi donc ? ils ont quoi les noms ?<br /> Je comprend pas pour le coup
Korgen
A l’origine l’ESA ne joue pas dans les mêmes divisions que les autres agences mais au moins elle participe plus activement depuis quelques temps. La grande question est surtout de savoir si pesquet sera sélectionné pour la Lune.
ebottlaender
C’était en réaction rigolote à l’histoire des équipes de foot. Bien sûr, on ne joue pas dans la même « division » que les USA et la Chine. Pour la Russie, on est largement au niveau sauf pour le spatial habité (mais qui joue beaucoup là-bas sur une continuation de l’existant).
MattS32
bennukem:<br /> La plupart des astronautes ne quittent jamais la terre. Ils sont le plan B, C, …<br /> En l’occurrence, il me semble bien que les 5 qui ont été présentés vont bien voler, les plans B étant les 11 autres. Non ?
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet