Qu'implique la construction d'un smartphone équitable ?

Qu’implique la construction d’un smartphone équitable ?

Du temps, principalement

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Mathilde Saliou

Publié dans

Sciences et espace

25/01/2023 8 minutes
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Qu'implique la construction d'un smartphone équitable ?

Vous connaissez peut-être Fairphone, le smartphone qui met l’accent sur la réparabilité. Mais qu’est-ce que ça implique, au juste, de construire un téléphone respectueux de l’environnement et des personnes qui le construisent ? On a posé la question à Agnès Crépet, directrice informatique chez le constructeur.

En mars prochain, le Fairphone 2 recevra sa dernière mise à jour. Au-delà de cette date, la deuxième version du téléphone équitable ne sera plus supportée par son constructeur. Celui-ci déconseille d’ailleurs de continuer d’y utiliser des applications recueillant des données sensibles à partir de mai, pour des raisons de sécurité.

Cette histoire pourrait ressembler à celle de beaucoup d’autres téléphones, rattrapés par l’obsolescence et les évolutions logicielles, si le Fairphone 2 ne présentait pas quelques spécificités. Il a reçu des mises à jour pendant sept ans et demi, pour commencer, bien plus que les trois à cinq ans initialement prévus.

Surtout, avant même d’exister, la perspective d’un Fairphone 2 a si bien convaincu que la campagne de précommande qui devait permettre d’en lancer la fabrication a généré 9 millions d’euros (contre 7 millions d’euros réunis en crowdfunding pour le premier modèle, en 2013).

Le smartphone en question est un produit, on l’aura compris, de Fairphone, cette marque hollandaise qui s’illustre par le soin qu’elle met à construire des téléphones équitables, soigneux aussi bien de l’environnement que des droits des personnes qui participent à la création des outils en question.

Le militantisme au cœur

Que ce soit par le nombre de terminaux vendus ou par les valeurs, Fairphone est loin de ressembler aux autres constructeurs de téléphone. Elle n’a pas été fondée comme société, en réalité, mais plutôt comme un mouvement d’activistes, qui visait, en 2010, à alerter le public sur l’usage de minerais provenant de zones de guerre ou de conflits dans les appareils électroniques que nous utilisons au quotidien. En 2013, elle lance sa première campagne de crowdfunding, avec le succès que l’on sait, et se constitue en entreprise. L’aventure est lancée.

Le travail s’organise autour de « quatre axes », raconte Agnès Crepet, directrice informatique et longévité logicielle de l’entreprise : « les matériaux, les usines, la longévité des produits (matériel et logiciel) et l’étape réusage et recyclage ». Le travail sur l’éthique et l’équité accompagne, de fait, le cycle de vie complet du téléphone.

Travailler là où les filières sont implantées

Le minage des terres rares est au cœur de la mission de Fairphone, qui travaille pour le moment à rendre plus équitable l’extraction de 14 des métaux nécessaires à la construction de ses téléphones (en moyenne, un smartphone contient de 60 à 70 matériaux différents, un Fairphone en contient 50).

Au Congo, où l’entreprise a tissé des liens avec des mineurs locaux, cela revient à se frayer un chemin entre les milices et les mafias, faire le tri entre les grandes mines (Large Scale Mining), souvent gérées par de grosses entreprises, mais souvent mêlées au marché noir, et les plus petites (Artisanal Scale Mining), où les conditions sont plus dangereuses et les chances de voir des enfants travailler, plus élevées, « mais où il est possible d’interagir avec la population directement concernée ».

Il s’agit, aussi, de trancher entre des mines vierges (de l’extraction directe du sol, « notamment pour le cobalt ou le cuivre ») et « urbaines », « où il s’agit de travailler sur des minerais recyclés ».

Pour établir une seule filière de ce type – et Fairphone en a ouvert dans plusieurs pays en fonction des besoins – « ça prend du temps, parfois jusqu’à trois ou quatre ans », estime Agnès Crepet. « C’est complètement inverse à la logique de l’industrie, qui cherche à produire toujours plus, toujours plus vite. »

Mais c’est le seul moyen de tisser des liens solides, de bien comprendre les priorités et les besoins des populations locales « dont on ne veut surtout pas présager des besoins » et d’imaginer les meilleures manières de travailler avec elles.

Dans les usines d’assemblage, même chose. Fairphone travaille avec la Chine, « parce que c’est là que la majorité des téléphones du monde sont construits, et qu’on est convaincus que pour améliorer les choses, il faut travailler là où les choses se passent mal, pas en déplaçant l’effort vers l’Europe ou ailleurs ». Sur place, Fairphone a donc interrogé les ouvriers chinois sur leurs problématiques. La première réponse qu’ils aient reçue a concerné les salaires, si bas qu’ils obligent les travailleurs à faire des heures à rallonge.

Fairphone s’est donc engagé dans une démarche de paiement de « living wage », « c’est-à-dire que nous nous engageons à payer des revenus décents et pas simplement minimaux ». Comme sur à peu près toutes ses actions, Fairphone communique sur le sujet et détaille ses calculs, puisqu’une partie de son action, selon les mots d’Agnès Crepet, consiste à « montrer l’exemple ». En définitive, mieux payer les ouvriers en charge de l’assemblage des téléphones est revenu à une augmentation de prix de 1,85 dollar pour le Fairphone 3+ et une de 1,99 dollar pour le Fairphone 4.

Augmenter la durée de vie des terminaux

La simple construction d’un smartphone (ou d’un ordinateur, ou d’une tablette) représente déjà 76% des coûts environnementaux de son usage global, selon GreenIT. Mais une fois que le dispositif arrive entre les mains de son utilisateur, il est encore possible d’en alléger la facture écologique. C’est pour œuvrer sur ce point que Fairphone a dès le départ conçu ses outils de manière à pouvoir les réparer – remplacer la batterie quand elle s’affaiblit, changer l’écran facilement s’il se casse, etc.

Autre facteur d’obsolescence, cela dit : la partie logicielle. En matière de maintien informatique, Apple est généralement bon élève – la marque n’a lâché le support de son iPhone 6s, sorti en 2015, que fin décembre – et Google de cancre – les rapports se succèdent, qui pointent le nombre toujours croissant de terminaux menacés d’obsolescence faute de support Android de longue durée. Avec ses équipes, Agnès Crépet travaille donc à passer outre les limitations d’Android, ce qui lui a permis de fêter les sept ans de support logiciel du Fairphone 2.

Pour la dernière étape, enfin, Agnès Crépet insiste : « on promeut et on fait, autant que possible, de la réutilisation, puis du recyclage. Mais celui-ci est vraiment le dernier échelon, il y a même des éléments qu’on ne peut pas recycler, donc au maximum, on pousse à prolonger l’utilisation. » Et de comparer, comme elle le fait souvent en conférence, le smartphone à un gâteau : « une fois que vous avez mélangé de la farine et des œufs puis fait cuire votre préparation, difficile de re-séparer vos ingrédients. Pour certains alliages de métaux, c’est pareil. »

D’où la nette préférence de Fairphone pour la réparation et l’usage prolongé de chaque terminal. En plus de fournir les pièces de rechange en cas de besoin, la société a tout de même mis en place un programme de recyclage et de réusage.

Celui-ci peut servir aux propriétaires de Fairphone 2, par exemple, qui pourront y renvoyer leur téléphone lorsque celui-ci sera définitivement obsolète. En échange, ils recevront une carte-cadeau… et ils auront évité d’ajouter un téléphone de plus à l’immense pile de déchets électroniques que nous constituons chaque jour (en France, il y aurait 1,08 téléphone inutilisé par habitant, soit 72,8 millions d’appareils).

Montrer l’exemple pour sensibiliser

Un jour, peut-être, il sera possible de garder son téléphone dix, vingt ans. En attendant, « on ne cherche pas à dire qu’on est les meilleurs, mais vraiment à montrer que c’est possible, indique l’ingénieure. Le but, c'est d’enfin pousser l’industrie électronique à agir de manière responsable. »

Même si ses moyens sont maigres, comparé à un Google ou un Apple (Fairphone compte 120 employés et est rentable depuis 2020), la société fait donc du lobbying, en France et en Europe, en faveur des indices de réparabilité et de longévité, notamment.

« Je sais bien que mettre une note, c’est plein de biais, ça cache une partie des détails, conclut Agnès Crépet. Mais pour celui ou celle qui n’y connait rien, quand il arrive dans son magasin pour choisir son nouveau smartphone, ça peut l’aider à se faire une idée. » Ça peut participer à sensibiliser.

Écrit par Mathilde Saliou

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Sommaire de l'article

Introduction

Le militantisme au cœur

Travailler là où les filières sont implantées

Augmenter la durée de vie des terminaux

Montrer l’exemple pour sensibiliser

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Commentaires (46)


J’ai mon Fairphone 4 depuis novembre 2021, côté matériel, pas de soucis en vue. Pour le logiciel, j’ai de petites mises à jour de temps en temps, mais rien de majeur, toujours sur Android 11.


Merci pour l’article, une question, l’éthique des fournisseurs listés par Fairphone a été validée par des sources externes ?
Les documents sources de l’article sont essentiellement des documents Fairphone semble t’il.


Très bonne question, voici une source externe dont j’ai connaissance, une estimation du cycle de vie du Fairphone 3 réalisée par le Fraunhofer Institute, en Allemagne : https://www.researchgate.net/publication/344190728_LIFE_CYCLE_ASSESSMENT_OF_THE_FAIRPHONE_3 - il est rendu disponible sur le site de Fairphone, toujours : https://www.fairphone.com/wp-content/uploads/2020/07/Fairphone_3_LCA.pdf
Je l’ajoute dans l’article


Mathilde_S

Très bonne question, voici une source externe dont j’ai connaissance, une estimation du cycle de vie du Fairphone 3 réalisée par le Fraunhofer Institute, en Allemagne : https://www.researchgate.net/publication/344190728_LIFE_CYCLE_ASSESSMENT_OF_THE_FAIRPHONE_3 - il est rendu disponible sur le site de Fairphone, toujours : https://www.fairphone.com/wp-content/uploads/2020/07/Fairphone_3_LCA.pdf
Je l’ajoute dans l’article


Merci pour ce retour


Dommage que l’article ne détaille pas plus les contraintes au niveau logiciel.
J’avais entendu dans un podcast avec cette dame comme intervenante que Google avait toute une liste d’items à faire valider pour qu’une mise à jour obtienne le label Google Play. À refaire, à chaque mise à jour.



Quand le fabricant de puces ne fournit plus de pilotes au bout de 2 ans, je suppose que cela devient compliqué …


Pour le Fairphone2, le support logiciel de 7 ans et demi correspond au délai entre le premier Fairphone2 vendu et la fin du support logiciel. C’est pas mal. Mais si on regarde la date du dernier Fairphone2 vendu (avril 2019), ça fait juste 3 ans. C’est vraiment court pour une personne qui aurait acheté un des derniers Fairphone2 afin justement d’avoir un impact environnemental moindre.


Je suis un peu sceptique vis a vis de la date du “dernier” achat, parce que FF propose le modèle 3 et le modèle 4 depuis plusieurs années, il serait logique qu’un acheteur voulant un téléphone durable s’oriente vers les modèles plus récent et plus “vanté” par la marque qu’aller vers les anciens.



Je me demande si le type d’acheteur qui achètent un FF2 dans ces conditions se souci vraiment d’avoir le dernier modèle de MAJ ou les dernier patchs de sécurités sur son appareil ; et s’il est même au courant que c’était déjà du temps de rab’.


juste 4 ans en fait (2019 => 2023). Ce n’est pas top, mais c’est un peu mieux, et ça correspond à l’engagement initial: 3 ans de maj.


Sur place, Fairphone a donc interrogé les ouvriers chinois sur leurs problématiques.



J’ai toujours un peu de mal avec cette manière de faire. Déjà en France où le droit du travail est relativement protecteur, certain(e)s employé(e)s hésitent de répondre honnêtement à des enquête, et ce, même si c’est soit-disant anonyme. Alors dans les pays où le droit du travail est bien moindre, voire inexistant, je ne sais pas quelle conclusion on peut en tirer.



Soriatane a dit:


Quand le fabricant de puces ne fournit plus de pilotes au bout de 2 ans, je suppose que cela devient compliqué …




Ça devient compliqué, mais ce n’est pas impossible. Pour le Fairphone 2, par exemple, la boite a pu bénéficier du soutien de LineageOS, qui développe des pilotes.


Mon tel a eu ses 5 ans, plus de mise à jour “système” depuis 2 mois après son achat.
Mais Android continue les mises à jour des composants google - où est l’obsolescence logicielle?
Par contre, niveau technos c’est devenu compliqué: pas de Volte, pas de Vowifi, pas de 5G, 4G qui consomme un max, problèmes avec le chat SMS de messages (donc SMS only), pas de NFC… Bref, pas paré pour le futur!



Après 5 ans, la batterie a atteint le point critique (souvent obligé de le charger en journée) - soit environ 50% de sa capacité initiale (1300mAh vs 2500mAh initialement).



Donc si on peut changer la batterie, c’est bien, mais les dernières années peuvent devenir difficiles quand même à cause des technos attendues par les applis.


J’avoue que j’ai hésité à prendre un fairphone il y a quelques années lors du remplacement de mon téléphone portable. En lisant les forums pour avoir des retours, beaucoup de retours négatifs même si je sais qu’on a plus tendance à dire quand les choses ne vont que quand elles vont.



Le prix plus élevé n’est pas un critère bloquant pour moi. De mon point de vue, c’est un investissement et la promesse d’une réparation plus facile et d’une durée de vie plus longue font qu’il est peut être plus cher à l’achat au départ, mais revient moins cher je pense sur le long terme.



Non, ce qui m’a bloqué, ce sont les points suivants :




  • beaucoup avait des problèmes de communications (mauvaise qualité et/ou coupure net de la conversation)

  • pénurie de pièces (difficile de réparer sans !)



Le premier point, dans un contexte professionnel, était totalement bloquant.



Il y avait d’autres points, comme la qualité médiocre de l’appareil photo (a priori, c’est plus un problème logiciel que matériel) ou la faible tenue de la batterie, mais ceux là étaient vraiment secondaires et pas bloquant pour mon usage.



C’était avant COVID. Les choses ont peut être (surement même !) changées.



Du coup, si certains ont sauté le pas, je serai curieux d’avoir des retours d’expérience. Je suis toujours le projet de loin, et je sais que quand je vais changer de téléphone, je risque d’y jeter un oeil à nouveau :)


Je ne suis pas un grand utilisateur des appels, mais pour ce que j’utilise, je n’ai pas eu de soucis de coupure.
Côté batterie, 1 an après, je recharge toujours un jour sur deux en moyenne.
Pour l’appareil photo, je n’ai pas eu à m’en plaindre, mais bon pareil je ne l’utilise pas intensivement.



Mon seul reproche serait le suivit logiciel, au doigt mouillé, je dirais que j’ai une maj de sécurité par trimestre, mais pas eu de maj majeur d’Android, et il y a peu de communication de la part de Fairphone sur le sujet.


Patatt

Je ne suis pas un grand utilisateur des appels, mais pour ce que j’utilise, je n’ai pas eu de soucis de coupure.
Côté batterie, 1 an après, je recharge toujours un jour sur deux en moyenne.
Pour l’appareil photo, je n’ai pas eu à m’en plaindre, mais bon pareil je ne l’utilise pas intensivement.



Mon seul reproche serait le suivit logiciel, au doigt mouillé, je dirais que j’ai une maj de sécurité par trimestre, mais pas eu de maj majeur d’Android, et il y a peu de communication de la part de Fairphone sur le sujet.


Merci beaucoup pour vos témoignages :chinois: il n’est pas impossible que je me laisse tenter la prochaine fois alors…


J’ai gardé mon Fairphone 2 presque 7 ans (je l’avais commandé pendant la campagne de crowdfunding, je viens de changer pour un fairphone 4 mi-décembre.
Sur le fairphone 2, j’ai changé une fois la batterie au bout de 3 ans et demi (c’est presque le critère le plus important pour moi avec les mises à jour, puisque je veux garder le tel le plus longtemps possible).
Ce n’était pas un mobile parfait, loin de là, plus d’une fois j’ai eu envie de le balancer par la fenêtre, notamment au début où il lui arrivait assez souvent de se figer (mais 10 secondes pour enlever la batterie et la remettre et le problème était réglé). Ce n’était pas un foudre de guerre en photo mais j’utilise un reflex donc pas un problème pour moi (seulement le bouton pour déclencher l’appareil photo était hyper mal placé, pratiquement à chaque fois que je le prenais, je mettais en marche l’appareil photo). La batterie n’était pas très endurante, surtout avec le GPS, mais comme je suis un utilisateur basique, je chargeais tous les 3 ou 4 jours. Pas de problème de coupure pendant les appels.



Concernant le fairphone 4, je l’ai vraiment depuis peu de temps, je n’ai même pas essayé l’appareil photo. J’ai bénéficié d’une promo chez Orange (-100 euros) et d’une ristourne chez Fairphone (-80 euros), ça commence à être intéressant.
Forcément, question performances (je ne peux le comparer qu’au fairphone 2) on voit la différence.
Je le répète, je suis un utilisateur basique, pas de photo, pas de vidéo (sauf appels vidéos), je n’ai pas encore eu l’occasion d’utiliser le GPS, mais ça viendra, je ne vais pas sur les réseaux sociaux. Tout ça pour dire que la charge tient 8 jours (je sais, ça va en faire marrer certains).
J’espère bien le garder 7 ans aussi celui-là.
Le fairphone 2 est passé d’Android 5 à Android 9 pendant ces 7 ans. Sur la même durée j’ai une tablette Samsung (dont on ne peut pas changer la batterie) livré avec Android 6, pas une seule mise à jour d’Android.


Pour moi le Fairphone a la même problèmatique que les autres marques : c’est toujours la surenchère technique, là où je veux un smartphone “standard”. Je me moque de la 5G, d’avoir 3 ou 10 capteurs photos, une taille énorme et un écran HD (plus c’est gros plus ça consomme, surtout en HD). Indirectement, cela participe à toujours plus de production, du déploiement de nouvelles antennes, etc.



Le principal reproche qu’on leur fait, c’est leur prix, et justement, pour moi ces critères le font augmenter, alors que si on veut être éthique, on va jusqu’au bout, et et on ne fait pas la course avec les autres sur celui qui aura la plus grosse spéc.



Actuellement j’ai un tél d’occasion, sorti en 2016, et qui a ~ les mêmes caractéristiques que le Fairphone 2. S’il était toujours produit, je l’aurais acheté sans hésité.



fdorin a dit:


Du coup, si certains ont sauté le pas, je serai curieux d’avoir des retours d’expérience. Je suis toujours le projet de loin, et je sais que quand je vais changer de téléphone, je risque d’y jeter un oeil à nouveau :)




J’ai acheté un Fairphone 3 début 2020, au début du Covid, quand la batterie de mon Zenfone 2 est devenue inutilisable, et que je ne pouvait plus la changer (indisponible à la vente). Mon cousin avait eu des problèmes avec le FP2, ça m’avait un peu refroidi mais je ne suis lancé quand même. J’ai gardé la version d’Android installé, j’aimerais y mettre /e/ un jour, mais étant de toute façon obligé d’utiliser des applis du Play Store (genre WhatsApp), je devrais y installer les services Google, et la démarche perd pas mal de sens …



Niveau config ça m’allait parfaitement, je n’ai jamais eu de coupure de réseau (hormis zones pas couvertes) ou d’audio. Juste la qualité de l’appareil photo que je trouvais vraiment pas terrible. Et j’aurais préféré un écran plus petit, mais tant pis, on se fait au « confort » d’un grand écran (encore que, 5,6 pouces ça doit être dans la moyenne basse aujourd’hui).



Il y a quelques mois toutefois, le téléphone ne se chargeait plus correctement, ça venait du connecteur USB-C. J’ai démonté et remonté le module pour voir (c’est super simple), ça a effectivement tenu quelques mois de plus. Mais au bout d’un temps, rebelote. Du coup j’ai commandé la pièce à changer (20€), et j’en ai profité pour acheter le module d’appareil photo+ (60€) un cran au dessus de l’original. C’est juste ce module qui fait la différence entre le FP3 et le FP3+, si j’ai bien compris.
Le nouvel appareil photo me convient très bien (le zoom est limité niveau qualité, ça reste un appareil photo de téléphone), et le nouveau connecteur USB fonctionne nickel. Le changement des pièces se fait super facilement, il faut juste juste être un peu délicat.



Au bout de 3 ans la batterie tient toujours très bien, elle commence tout juste à montrer des premiers signes de faiblesse. Et quand elle deviendra inutilisable, j’aurais juste à en acheter une autre (30€).



Bref, je suis très content de mon achat, le tel fait très bien le taf au quotidien. J’espère bien le faire durer le plus longtemps possible. Et au passage de voir si le surcoût d’achat initial par rapport à la concurrence est amorti voire inversé sur le long terme.


Merci pour le retour ! Ça fait plaisir à lire et aide à la décision d’achat. Je vais essayer de faire durer mon OP 6T encore 1 an (déjà 4,2 ans) et on verra si je bascule sur un iPhone (qui est mis a jours très longtemps) ou un FF.



Mais pour celui ou celle qui n’y connait rien, quand il arrive dans son magasin pour choisir son nouveau smartphone, ça peut l’aider à se faire une idée.




Oui, enfin le but des notes est surtout d’inciter les constructeurs à évoluer et prendre en compte le critère noté, pour ne pas avoir une étiquette qui fait tache sur leur produit.




Un jour, peut-être, il sera possible de garder son téléphone dix, vingt ans.




Ça l’est déjà. Il suffit d’en prendre soin et de changer de batterie quand elle est usée. Bien sûr on renonce aux mises à jour logicielles, mais dire que c’est impossible aujourd’hui, c’est faux.



Vraiment désolé pour toi que tu sois obligé d’utiliser WhatsApp, moi j’ai la chance d’être libre de refuser, après tout c’est un service privé et qui ne fonctionne que sur certains matériels appelés smartphones iOS ou Android qu’on n’est pas non plus obligés de posséder.



Sinon pour répondre au sujet, on ne comprend pas à la base pourquoi il est possible, concevable, autorisé, de construire un smartphone “non équitable”, déjà le débat est biaisé, faut tout arrêter, on fait de la norme l’exception et de l’inacceptable la norme.



Thoscellen a dit:


Je suis un peu sceptique vis a vis de la date du “dernier” achat, parce que FF propose le modèle 3 et le modèle 4 depuis plusieurs années, il serait logique qu’un acheteur voulant un téléphone durable s’oriente vers les modèles plus récent et plus “vanté” par la marque qu’aller vers les anciens.



Je me demande si le type d’acheteur qui achètent un FF2 dans ces conditions se souci vraiment d’avoir le dernier modèle de MAJ ou les dernier patchs de sécurités sur son appareil ; et s’il est même au courant que c’était déjà du temps de rab’.




Je pense que le choix du FaiiPhone2 (plutôt que le 3 ou le 4) se fait surtout sur un argument économique. Et dans ce cas, le support logiciel long a plus de sens


Content également de mon FP3. Pas de souci particulier lors des appels et la batterie tient bien.


Dommage qu’ils aient retiré la prise jack sur leur dernier modèle…


J’ai pour ma part fait l’acquisition du Fairphone 3+ il y a plus de 2 ans.
Perso j’en suis totalement satisfait. Je n’ai jamais eu de pb que ce soit au niveau matériel ou logiciel.
Et pourtant il s’est fait rouler dessus par une voiture 😅
, oui rouler dessus par une voiture !!!
C’etait suite à une sacrée étourderie 😅.
Par miracle, il n’a aucune séquelle 😇
Alors certes le prix peut rebuter de prime abord, mais comme déjà mentionné, c’est un investissement sur la durée puisque je n’envisage pas de changer de sitôt.



A noter que j’avais tenté l’aventure avec /e/OS mais sans succès : le GPS qui avait une précision de plus de 8 km et Internet qui ne fonctionnait pas 😅
Je suis donc resté sous Android.


Je me demande s’il n’y a pas un créneau sur le marchés des entreprises où il est courant d’acheter des téléphones chers pour un usage finalement assez simples.



La durée des mise à jour système serait un argument supplémentaire pour la durabilité de la flotte.


Tres intéressé par le Fairphone, j’ai regretté la surenchère technique de l’appareil, et même l’absence de téléphone basique… Résultat j’ai préféré le Nokia 2.4 pour Android One, spécificités basiques et son autonomie record induisant une consommation électrique réduite…



Un jour, peut-être, il sera possible de garder son téléphone dix, vingt ans.




Dans le secteur des ordinateurs, qui est bien plus ancien que celui des smartphones, on n’a pas encore atteint le point où l’on peut garder un ordinateur 10 ans.



Alors pour les smartphones qui est un marché en plein essor, j’ai un doute. D’autant plus que ce sont à la fois des objets fragiles et des accessoires de mode.


Ben si, lorsque j’ai changé mon ordinateur de bureau il avait 10 ans. Et mon portable aussi, je l’ai passé sous Linux.


noplugni

Ben si, lorsque j’ai changé mon ordinateur de bureau il avait 10 ans. Et mon portable aussi, je l’ai passé sous Linux.


Mieux encore, mon PC portable Lenovo de 2009, acheté d’occasion à un professionnel après la fin de garantie, tourne encore correctement avec Ubuntu 20.04 LTS pour de la bureautique, de la navigation web, et des petits devs Python.



Sinon, en 2015, j’avais hésité à acheter un FairPhone, mais en tant que tout petit utilisateur de mobile, j’avais hésité à cause du prix élevé et du pari un peu fou et quasi impossible de le maintenir dans le temps.



Lorsque viendra le temps de remplacer mon ZTE de 8 ans avec #FirefoxOS, pari un peu fou et perdu par la Fondation Mozilla, je me poserai un peu plus sérieusement la question cette fois. J’ai dans le viseur cette possibilité via /e/OS qui, j’espère, va tenir dans la durée. FairPhone ou Murena, je ne sais pas encore.



Même si j’aime bien me faire remarquer en ne faisant pas comme tout le monde, je trouve tout de même usant de me retrouver à chaque fois à faire un pari risqué sur ce sujet…



fdorin a dit:



Du coup, si certains ont sauté le pas, je serai curieux d’avoir des retours d’expérience. Je suis toujours le projet de loin, et je sais que quand je vais changer de téléphone, je risque d’y jeter un oeil à nouveau :)




J’ai un FP 4 depuis quelques mois. Rien de particulier à signaler. Tout fonctionne correctement, je l’utilise même en tant que pass navigo NFC. Les défauts que je lui trouve : un peu mastoc et surtout l’absence d’une prise jack. Je dois choisir entre brancher un casque et recharger le téléphone



TroudhuK a dit:


faut tout arrêter, on fait de la norme l’exception et de l’inacceptable la norme.




C’est un peu l’histoire de l’humanité, non ? 😅




smartphones […] qu’on n’est pas non plus obligés de posséder




Certes, dans ce cas-là je n’aurais pas à me poser la question de choisir quel smartphone acheter. Pareil pour mon ordinateur (qui est aussi gavé de terres rares), pour celui de mon taf, pour tous les produits qui ont été produits avec l’intervention d’un ordinateur quelque part dans la chaîne de production, etc.



Ensuite quand une solution logicielle t’es indispensable (voire imposée) pour travailler ou communiquer avec ta famille, c’est compliqué. On pourra certes toujours rétorquer qu’on peut vivre sans travail et se couper de sa famille, mais c’est encore plus compliqué.



Axonefr a dit:


Je dois choisir entre brancher un casque et recharger le téléphone




J’ai aussi été déçu sur cet aspect quand ils ont annoncé le FP4, mais je me demande quand même : est-ce ça arrive si souvent d’avoir besoin des 2 en même temps ?



Plus j’y réfléchi et plus je me dis que le plus contraignant ça doit finalement être de se trimballer partout avec un adaptateur USB-C <> jack, non ?


Dans l’utilisation que j’en ai, oui c’est gênant. Lors de petits moments de repos, j’aime bien écouter des podcasts au travers de petits écouteurs filaires (et non je ne passerai pas au sans fil). Avant, avec un autre appareil, je mettais également à profit ces petits moments pour recharger un peu le téléphone. Maintenant, c’est l’un ou l’autre.


Axonefr

Dans l’utilisation que j’en ai, oui c’est gênant. Lors de petits moments de repos, j’aime bien écouter des podcasts au travers de petits écouteurs filaires (et non je ne passerai pas au sans fil). Avant, avec un autre appareil, je mettais également à profit ces petits moments pour recharger un peu le téléphone. Maintenant, c’est l’un ou l’autre.


Même cas d’usage sans jack c’est une régression.



Autre point, t’arrive en soirée pour mettre du son, le gars a une prise jack et toi t’as oublié ton adaptateur usb-c <-> jack.. Nan c’est pas sérieux!



J’espère vraiment que les constructeurs vont revenir en arrière sur cette évolution négative.


Ca va faire bientôt 3 ans que j’ai acheté mon Fairphone 3 préinstallé avec /e/ OS directement sur la boutique de /e/ Foundation (appelé maintenant Murena).



J’en suis plutôt satisfait, aucun problème particulier à signaler, la batterie tient encore correctement. Il faut dire que j’ai une utilisation de mon téléphone plutôt modéré, j’évite d’installer trop d’application qui ne sert à rien et je désactive beaucoup de notifications ou synchro. Au final, même après quasiment 3 ans, je recharge mon téléphone au max tous les 48h sauf usage intensif (voyages avec GPS et photos toute la journée).



J’espère encore pouvoir le garder un moment.


Les témoignages sont encourageants, en effet. Surtout le fait de pouvoir changer “facilement” les différents modules en cas de problèmes, et à un prix très réduit (et surtout, la batterie).


Un smartphone “équitable”, c’est surtout “pas de smartphone du tout” 😁


Pour ce que ça vaut j’ai un FP2 depuis presque 7 ans, j’ai eu des soucis d’écran après 15j, j’ai pu changer l’écran buggé sans frais et sans complexité autre que suivre un tuto de démontage/remontage plus simple qu’une notice de table basse suédoise. J’ai aussi du changer la coque après 3 ans, pb de plastique/silicone qui partait en lambeaux, et l’an dernier changement du module micro/chargement (connectique prise microUSB defectueuse)
Parmi les + déjà évoqués:
changement de pièces (modulaires) très facile.
MAJ successives et contrôlées de Android 6 à 10.
SAV réactif
éthique (tout est relatif mais cependant effort notable)
longévité correcte comparée à d’autres marques
pour les - :
pas forcément le smartphone le plus “techniquement” évolué pour ce prix (pour ma part je m’en fiche)
certains auraient préféré GrapheneOS ou /e/ à un android standard, et ça peut s’entendre.
Le système de remplacement de modules c’est au final pas mal d’électronique qui va tout de même être remplacé (mais peut-on faire autrement sans être soi-même équipé comme un labo d’électronique du nécessaire pour diagnostiquer, souder les CMS les plus minuscules…?)



Voilà, sans être parfait ni fait pour tout le monde, ce tel est un compromis et un choix personnel plus que purement technique.
entre acheter un FP4, tenter de prolonger la vie du FP2 avec une autre version de l’OS (/e/?) ou attendre et racheter un tel de 2nde main supportant une mouture récente de /e/ je suis indécis.


Si tu souhaites rester chez Fairphone, tu peux leur renvoyer ton téléphone pour avoir une carte cadeau et en acheter un nouveau : https://shop.fairphone.com/fr/recycle



C’est toujours ça de moins à payer ^^


Un téléphone équitable, selon ma définition d’abord un smartphone qui n’utilise pas Android (ni iOS d’ailleurs !).
Le smartphone le plus incroyable que j’ai pu avoir fût mon Jolla 1 sous Sailfish OS que j’ai conservé pendant 7 ans ! Il me sert encore comme téléphone secondaire. On trouve encore des pièces détachées. Il est entièrement démontable et la batterie amovible. Sa batterie d’origine tiens encore pas loin d’une semaine (certes je ne mets plus en route Alien Dalvik pour faire tourner des applications Android).



Un Fairphone avec Android dedans ne présente, de mon point de vue que très peu d’intérêt. Pendant un moment un accord de licence devait être passé entre Fairphone et Jolla mais les négociations n’ont pas abouties :-(



A ce stade, un x10ii avec Sailfish OS me semble plus équitable qu’un Fairphone avec Android dedans. En plus l’interface Android est complexe, peu intuitive, pour ne pas dire usine à gaz.



Malheureusement Jolla n’a pas eu les reins assez solide pour poursuivre le développement matérielle des smartphones. L’Europe a encore une fois ratée les choses en ne soutenant pas une des plus belles start’ups qui faisait un beau pied de nez à Microsoft lorsque cette multinationale a repris la division smartphone de Nokia (pour la plomber définitivement en quelques années)



Arkeen a dit:


Ensuite quand une solution logicielle t’es indispensable (voire imposée) pour travailler ou communiquer avec ta famille, c’est compliqué. On pourra certes toujours rétorquer qu’on peut vivre sans travail et se couper de sa famille, mais c’est encore plus compliqué.




C’est nous les geeks, à nous de montrer l’exemple. Il n’est pas né celui qui m’imposera en usage privé un matériel et une solution propriétaire, alors qu’on a des tas d’alternatives et de protocoles ouverts. Ce qui est encore plus compliqué, c’est de défendre sa liberté ou de la reconquérir lorsqu’on l’a perdue. L’idée m’est juste insupportable. Ben écoute je compatis à ton impuissance et je résiste pour deux, sache que le jour où quelqu’un voudra imposer le smartphone + WhatsApp pour vivre, il devra me tuer ou renoncer et laisser la liberté.


Le support s’arrête il également pour lineageOS ? Dommage de ne l’avoir abordé qu’en toile de fond et au passé.


Merci pour cet article éclairant. Ça serait intéressant de savoir comme se répartit par pôles (matériaux, recherche des fournisseurs…) le « surcoût » (pour l’acheteur, pas pour la collectivité qui elle bénéficie de cette approche) comme cela est indiqué pour le salaire des ouvriers réalisant l’assemblage (parce que des tests disaient que des téléphones équivalent en performance coûtaient 2x moins cher). Ça pourrait aussi venir d’une possible efficacité moindre de Fairphone dans leur chaîne de production (vu qu’il est souvent dit qu’Apple en est le champion).
L’UFC Que Choisir avait pointé les sur-marges de la grande distribution sur le bio. Cela m’a amené à m’interroger pour les produits à but (plus) éthique ou les dons aux associations.



Disclaimer: j’ai un Fairphone 4 (qui ne tient sur quasiment aucun support vélo vu sa taille).



(quote:2116571:127.0.0.1)
Dans le secteur des ordinateurs, qui est bien plus ancien que celui des smartphones, on n’a pas encore atteint le point où l’on peut garder un ordinateur 10 ans.



Alors pour les smartphones qui est un marché en plein essor, j’ai un doute. D’autant plus que ce sont à la fois des objets fragiles et des accessoires de mode.




Mon HTPC dans mon salon est sous linux et date de 2007. Il fonctionne toujours parfaitement avec son core2 duo !
Tous mes PCs sous linux durent au moins 10ans sans aucun problème et avec un suivi de l’OS sans faille.



polo35 a dit:


Mon HTPC dans mon salon est sous linux et date de 2007. Il fonctionne toujours parfaitement avec son core2 duo ! Tous mes PCs sous linux durent au moins 10ans sans aucun problème et avec un suivi de l’OS sans faille.




Oui, oui, y a toujours des exceptions ici ou la. Mais même sur le marché - pourtant mature - du PC il y a des évolutions technos (logiciel et matériel) qui t’obligent à changer de PC: pour les nouveaux jeux AAA, pour installer win11, pour avoir de l’USB type C, pour décoder les vidéos h265 en 8K, …



Heureusement sur les PC on peut changer juste certains composants ce qui rallonge sa durée de vie. Ce qui n’est pas trop le cas sur les smartphones (ou les laptops).



(quote:2116571:127.0.0.1)
Dans le secteur des ordinateurs, qui est bien plus ancien que celui des smartphones, on n’a pas encore atteint le point où l’on peut garder un ordinateur 10 ans.




Hein ?!
Bien sûr que si. Et non seulement c’est possible, mais c’est plutôt facilement le cas, modulo quelques changement de composants (je pense aux disques, surtout).




(quote:2117074:127.0.0.1)
Oui, oui, y a toujours des exceptions ici ou la. Mais même sur le marché - pourtant mature - du PC il y a des évolutions technos (logiciel et matériel) qui t’obligent à changer de PC: pour les nouveaux jeux AAA, pour installer win11, pour avoir de l’USB type C, pour décoder les vidéos h265 en 8K, …



Heureusement sur les PC on peut changer juste certains composants ce qui rallonge sa durée de vie. Ce qui n’est pas trop le cas sur les smartphones (ou les laptops).




Premièrement il ne faut pas confondre ce qu’il est possible de faire et ce que le marché du PC propose : la logique du marché est de pousser à la consommation, donc le support des composants logiciels de la part d’entités à but principalement lucratif est logiquement limité, que ce soit en temps (durée) ou dans l’espace (versions de systèmes d’exploitation).
Il faut donc effectivement s’appuyer sur des acteurs dont le but lucratif est secondaire voire inexistant pour que cela puisse être possible hors d’un cadre logiciel privateur. Les pilotes sont à la croisée des chemins. Tu soulignes quelque chose de fondamental concernant les licences, la “propriété intellectuelle”, qui servent de base à l’obsolescence programmée.



Ensuite, il est évident qu’un matériel plus ancien sera peu adapté aux usages de pointe courant. C’est l’évidence même, si on part du principe que l’accroissement des performances existe, ce qui est le cas pour le matériel informatique.
Ceci dit, l’accroissement des performances de nouveaux matériels par rapport à de plus anciens est de plus en plus réduit : 10 ans entre des matériels produits entre 2012 & 2022 n’englobent pas les mêmes gaps qu’entre des matériels produits entre 2002 & 2012, par exemple.
Ce n’est cependant pas parce que l’ancien matériel n’est pas capable des usages de pointe qu’il n’a plus de valeur, car il peut convenir à la majorité des usages courants. Certains usages traversent le temps sans réellement être beaucoup plus gourmands, d’ailleurs.



En résumé, si ce qu’il est demandé à du matériel plus ancien est raisonnable au vu de ses spécifications, il est tout à fait possible d’avoir du matériel tenant bien plus d’une décennie, moyennant un peu de maintenance opérationnelle.
Côté logiciel (des firmwares jusqu’aux applications en passant par les systèmes d’exploitation), c’est essentiellement une industrie tournée vers le profit qui crée l’obsolescence, de manière déconnectée des possibilités physiques.



Berbe a dit:


Premièrement il ne faut pas confondre ce qu’il est possible de faire et ce que le marché du PC propose : la logique du marché est de pousser à la consommation, donc le support des composants logiciels de la part d’entités à but principalement lucratif est logiquement limité, que ce soit en temps (durée) ou dans l’espace (versions de systèmes d’exploitation).




C’est une règle de 3 entre la volonté du commerce et le temps nécessaire avant/après disponnibilité.
La conséquence immédiate est que plus le produit peut être mis à l’eau rapidement, moins sa durée de conception va toucher aux droits de l’utilisateur final.
Avec les composants SMD par exemple, l’entreprise peut se permettre d’avoir des taux marginaux de panne très élevés contrairement aux débuts de cette industrie qui recourrait abondamment à des assembleurs en atelier. (avec le risque du syndicalisme qui a disparu avec la machinisation de tous les composants essentiels comme les bien nommées cartes mères)




Il faut donc effectivement s’appuyer sur des acteurs dont le but lucratif est secondaire voire inexistant pour que cela puisse être possible hors d’un cadre logiciel privateur. Les pilotes sont à la croisée des chemins. Tu soulignes quelque chose de fondamental concernant les licences, la “propriété intellectuelle”, qui servent de base à l’obsolescence programmée.




Oui : la note permet de matérialiser un droit supplémentaire qui sans contestation de la clientèle fait foi pour « tout » utilisateur.
Mais rien n’empêche de parler d’abus de droit lorsque, sur cette unique base, une boite se fonde pour contester un contrat.
La licence ne peut pas valoir contrat automatique.




(…) de manière déconnectée des possibilités physiques.




Non. Qui dissimule les possibilités par une fausse note…
Si cela ne choque personne d’être propriétaire d’un ordinateur, alors son droit d’usage ne doit pas spécialement faire l’objet d’un auteur mais d’un mode d’emploi à la manière des revues techniques puisque, petit rappel, les IU valent déjà guide. (voire handbook :D)