La NSA et la NASA touchées par la censure imposée par le décret de Trump
Farenheit 2025

Ciseaux par Ivan Radic, licence Creative Commons By
Plusieurs agences publiques américaines ont supprimé des pages entières de leurs sites web pour respecter la volonté de Donald Trump émise dans un décret de censurer des informations concernant les minorités, les LGBT et les femmes. La NSA et la NASA n'y ont pas échappé.
Le 11 février à 14h18
5 min
Société numérique
Société
La NSA et la NASA suppriment aussi des informations de leurs sites internet. Depuis le début du mandat de Donald Trump, on a pu constater sur les sites de plusieurs agences américaines la suppression ou la modification de certaines pages, mais aussi des jeux de données supprimées.
Ces changements sont décidés par les directions des agences suite à un décret de Donald Trump qui bannit certains sujets comme les informations sur le genre ou la transidentité ainsi que toute politique d'inclusivité et de lutte contre les discriminations.
Nous avons déjà parlé de la situation des Centres de prévention des maladies américains, mais aussi des jeux de données de data.gov et d'outils numériques sur le climat. Des ingénieurs et chercheurs font tout pour sauver ces données via Internet Archive.
Des mots comme « racisme », « biais », « genre » ou « sexualité » interdits dans la communication de la NSA
Comme l'explique la newsletter américaine Popular information, la direction de la NSA a envoyé un mémo ce lundi 10 février qui informe les salariés de l'agence que tous les sites web de l'agence, mais aussi les pages de son intranet, qui contiennent des mots interdits seront supprimés.
Selon Popular information, une liste de 27 mots interdits a été distribuée aux fonctionnaires de l'agence :
- Anti-Racism
- Racism
- Allyship
- Bias
- DEI
- Diversity
- Diverse
- Confirmation Bias
- Equity
- Equitableness
- Feminism
- Gender
- Gender Identity
- Inclusion
- Inclusive
- All-Inclusive
- Inclusivity
- Injustice
- Intersectionality
- Prejudice
- Privilege
- Racial Identity
- Sexuality
- Stereotypes
- Pronouns
- Transgender
- Equality
Selon le média, cette opération, surnommée en interne « big delete » et qui demande de sélectionner les différents contenus à supprimer, serait effectuée notamment par des stagiaires du « Data Science Development Program » de l'agence qui doivent identifier les faux positifs. La direction de la NSA aurait néanmoins prévenu qu'elle s'attendait à des « interruptions involontaires » des sites web « liés à la mission ».
Zèle des directions d'agence
Le décret pris par Donald Trump le 20 janvier dernier visait notamment les programmes de « diversité, d'équité et d'inclusion » (DEI) des agences. On peut constater un certain zèle des agences fédérales qui choisissent d'étendre largement les ordres du nouveau président.
Comme l'a raconté le service Checknews de Libération, le musée sur l’histoire de la cryptographie de la NSA situé dans le Maryland a recouvert pendant un certain temps des portraits de femmes et de personnes issues de minorités ethniques.
Après l'émoi suscité sur les réseaux sociaux, le papier qui les cachait a été enlevé, le musée s'est excusé et les responsables de la NSA ont affirmé qu'il s'agissait d'une « mauvaise interprétation » du fameux décret de Donald Trump.
La NASA ne peut plus parler de justice environnementale ni des populations autochtones
Ce texte du nouveau président étasunien est aussi appliqué par la NASA. Comme nous l'expliquions juste après l'investiture de Donald Trump, la NASA fait partie des agences américaines qui travaillent sur le climat et avait déjà été visée par des suppressions de données lors de son premier mandat.
La semaine dernière, 404 Media expliquait que le personnel de la NASA a reçu l'ordre de « tout laisser tomber » pour supprimer des sites de l'agence toute mention des DEI, des populations autochtones, de justice environnementale et des femmes dirigeantes.
Le site web explique qu'une bonne partie de ces changements sont visibles sur le GitHub de l'agence. Ceux-ci semblent erratiques : des pages sont supprimées puis republiées. Le site de fact-checking américain Snopes a bien observé des changements. Il constatait d'ailleurs qu'une page sur la géologue Wendy Bohon, passée d'actrice à chercheuse et spécialiste en communication avait été supprimée. Mais on peut de nouveau y accéder actuellement.
Les universitaires commencent aussi à recevoir des instructions pour suivre le décret de Donald Trump. L'enseignant-chercheur en sciences du climat de l'université de Hawaï, David Ho, explique sur Bluesky :
« Nous avons reçu un message de l'université nous demandant de supprimer toute utilisation des termes "DEI", "diversité", "équité" ou "inclusion" de tous les documents destinés au public. Ils nous ont dit que même le mot "biodiversité" était signalé par le gouvernement fédéral. Nous vivons dans la période la plus stupide qui soit ».
Alessandro Rigolon, enseignant-chercheur à l'université de l'Utah, rapporte lui aussi avoir reçu un e-mail lui déconseillant d'inclure d'autres termes comme « changement climatique », « émissions de gaz à effet de serre » dans les futures demandes de financement de la recherche auprès du ministère américain des transports.
La NSA et la NASA touchées par la censure imposée par le décret de Trump
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Des mots comme « racisme », « biais », « genre » ou « sexualité » interdits dans la communication de la NSA
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Zèle des directions d'agence
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La NASA ne peut plus parler de justice environnementale ni des populations autochtones
Commentaires (68)
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Abonnez-vousLe 11/02/2025 à 14h44
Modifié le 11/02/2025 à 15h42
Toi aussi, tu t'attend à les voir asperger leurs cultures de Gatorade (edit : merci Corpo) d'ici quelques années ?
Le 11/02/2025 à 15h36
Modifié le 11/02/2025 à 14h45
Le 11/02/2025 à 14h58
Le 11/02/2025 à 15h06
Le 11/02/2025 à 15h55
Les centristes incapables de supporter un peu plus de progressisme qui se retrouve à trouver que finalement c'est acceptable d'être raciste et transphobe, ont vous voit hein.
Le 11/02/2025 à 16h19
Mais à force de vouloir ré-écrire l'histoire (en mode indigéniste&co) ou vouloir les gosses que leurs préférences sexuelles excluent (dans PMA M=Médical donc exception qui devient pour les homos la règle... tordue à 180°), y'a un moment la majorité va dire stop et la minorité va devoir se calmer. Ça finit toujours ainsi.
Le 11/02/2025 à 16h29
Le 11/02/2025 à 16h57
Sur le papier c'est une bonne idée.
En pratique, j'ai le physique d'un homme... et pas un "type de corps A".
Modifié le 11/02/2025 à 18h41
Modifié le 11/02/2025 à 19h13
Les minorités sont acceptables. point. Marginales ou non. Et la société doit accepter leur existence sans les ostraciser, encore moins les discriminer.
Le 11/02/2025 à 19h10
A partir de combien de traits déviants devient on anormal ?
C'est vrai que d'essayer de montrer qu'une société de vivre ensemble est possible cela dérange.
Modifié le 11/02/2025 à 19h30
Que les humains aient deux bras et deux jambes, c'est ce dont on a l'habitude.
Pourtant les manchots unijambistes ca existe et tout le monde reconnait leur existence.
Ca reste pourtant hors de la norme.
Modifié le 12/02/2025 à 06h07
Par exemple sur la transidentité, j'ai eu l'occasion de lire un guide sur le sujet d'une association FR apparemment soutenue par la DILCRAH (en tout cas il y avait le logo dans le PDF) et dont j'ai gardé quelques mentions en mémoire. En gros bien qu'il y soit indiqué que la population concernée représente entre 0,1 % et 2 % selon les études et donc que la majorité des gens sont cisgenres, il faut... arrêter de considérer que cette majorité existe (gné ?), arrêter de genrer selon l'apparence (pourtant ça marche sur la majorité...) pour demander systématiquement le genre de la personne, respecter les pronoms ET néo-pronoms (« des mots “inventés”, comme le sont tous les mots avant de rentrer dans le dictionnaire » ......OK...... j'ai gardé ça car je comprenais mieux certains memes du coup
Il y avait d'autres choses comme éviter d’utiliser des mots genrés jusqu'aux préservatifs masculins ou féminins pour dire « préservatifs internes ou externes » (c'est à ce point là...), ou aussi d'arrêter de dire « “sexe masculin” ou de “sexe féminin” [car ça] n’a aucun sens puisque ce sont les personnes qui ont une identité de genre et non les organes génitaux » (les gars vous ne seriez pas en train de confondre les deux concepts ?), etc.
Bref, je dois réajuster 100 % de ma communication pour 2 % de la population.
Et encore, j'en passe sur d'autres idées non indiquées dans le document, comme l'orientation sexuelle qui pourrait donc changer dans la vie alors que j'ai toujours pensé le contraire (ça a sa logique dans ce cas vu que des personnes auraient un genre « fluide » mais du coup ça donne raison aux conservateurs des années 1970 et ça invalide tout le discours homosexuel, un énorme retour en arrière, aouch...), etc.
Euh... non. Je ne suis pas désolé de ça : c'est non.
La réponse la plus fréquente à mes critiques, outre la mention de transphobie habituelle, a été le chantage à l'émotion. « Ce n'est pas difficile d'être gentil », etc. En effet ce n'est pas difficile, tant que c'est raisonnable. Là ce n'est pas le cas et ce n'est donc pas étonnant que ce soit rejeté. On dirait qu'au nom de faire plaisir il faudrait accepter tout et n'importe quoi...
Le plus simple c'est que la personne me dise qu'elle est trans le jour où je lui parle cela si elle veut que je le sache et je m'ajusterai alors, même si c'est difficile dans mon cas (j'ai du mal à retenir les noms, c'est aussi vrai pour les informations inhabituelles) mais j'essaierai tout de même.
Mais ça resterait donc dans le cadre de l'exceptionnel. L'exception confirme la règle, elle ne la définit pas. Penser le contraire a été une des erreurs stratégiques du mouvement récent.
Modifié le 12/02/2025 à 14h43
Et quand on commence à me chatouiller avec ces histoires de genre, je leur réponds "moi, je suis poisson dans ma tête, on me fait pousser des branchies, et on modifie mes papiers d'identité ?. Non parce que je suis vraiment certain d'être un poisson rouge dans ma tête et mon corps ne le reflète pas."
Le 18/02/2025 à 16h01
Modifié le 14/02/2025 à 08h42
Et de prendre un ton paternaliste supérieur en mode " il va falloir se calmer".
Vraiment abject.
Pour revenir aux US, si la "minorité" noire (par exemple) manifeste bruyamment depuis des décennies pour des droits civiques équivalents aux blancs, c'est parce que des sociologues, avec des statistiques ont prouvés qu'ils étaient arbitrairement victimes de racisme.
Maintenant tu peux appliquer cela aux femmes, aux minorités, au réchauffement climatique, etc.
Si les agences gouvernementales ont pris leur part, c'est justement parce que ce n'était pas des fadaises et bénéficiait à la population dans sont ensemble.
Pour le reste, je suis d'accord avec Hurd.
Le 18/02/2025 à 08h15
Le 18/02/2025 à 18h27
Et comprends tu ce que tu lis?
Je te parle des minorités, de couleur, de genre, et d'autres choses qui vous font horreur à vous les réacs.
Juste un dernier petit rappel : en 1940, quand le gouvernement français c'est couché, y'avait une bonne partie des français qui était d'accord avec ça, y'avait pas 3/4 de la population française qui était manifestement résistante hein!
Les résistants étaient une minorité.
Avaient-ils donc tort de faire ce qu'ils ont fait ?
C'est Stéphane Hessel qui la rappelé.
Le 19/02/2025 à 07h26
Le 11/02/2025 à 16h16
Le 11/02/2025 à 15h35
Le 11/02/2025 à 16h21
Le 11/02/2025 à 23h41
Le 11/02/2025 à 15h42
On aurait juste préféré voir la secte wokiste renvoyée aboyer à la niche, sans tomber dans l'excès inverse. Le problème c'est que quand on vous a trop fait chier, c'est humain, ça rends jamais bien fin.
Modifié le 11/02/2025 à 16h01
Chacun ses priorités, Après tout l'urgence au us c'était vraiment d'avoir moins de noirs dans les séries netflix.
Le 11/02/2025 à 16h09
Le 11/02/2025 à 17h12
Le 12/02/2025 à 00h07
D'un coté, vous avez des gens qui défendent des minorités, et globalement qui respectent les règles (même si on est pas d'accord sur tout).
De l'autre, il y a tous l'appareil d'état qui sera au moins en partie soumis à ce qui pourrait s'apparenter à un système mafieux. Avec ses rapports de forces, de corruption, ... qui ne profitera qu'a quelques uns.
Le discours "la loi et l'ordre" venté par la droite américaine n'a plus tellement de sens, à partir du moment ou quelques personnes dictent leurs volontés au mépris des lois.
Quant à l'ordre, leurs électeurs n'en voulaient visiblement pas.
Le 11/02/2025 à 18h21
Le 12/02/2025 à 00h15
Pas que.
L'idéologie derrière est foncièrement mauvaise. Lorsque vous en arrivez à rendre illégal l'égalité, la liberté, et tout un tas d'autre chose indispensables au vivre ensemble, ce n'est pas une question de quantité, c'est un choix, c'est une volonté délibérément destructrice.
Poutine pense probablement pareil que Trump sur bien des points et ça l'a amené à faire la guerre.
Netanyahou = > idem.
Nous n'en sommes qu'au début.
Modifié le 12/02/2025 à 09h37
Musk a surement une patologie mentale.
Le mouvement woke est (a été) une excelente chose.
Cependant aux USA ce mouvement (ou plutot sa dérive) est aller trop loin. (d'où la quantité fait poison).
Je prends l'exemple de cette université (evergreen de mémoire) qui dans laquelle par le simple fait d'être homme cisgenre blanc, suffi pour avoir tord, et ce peut importe le sujet.
(peut être partisane, mais voici une source
Pour détendre le sujet :
Question troll,
un woke extremiste française, avec quel déterminant article indéfni devrait-il utiliser pour désigner l'escargot ? un ou une ou quelquechose d'autre ?
Le 12/02/2025 à 00h21
Modifié le 11/02/2025 à 15h03
Ce genre de décisions est tellement grotesque...
Le 11/02/2025 à 15h04
Bon, le mot "inclusion" est interdit. Ce n'est pas passé loin : s'il avait interdit le mot "include" (et donc
#include
), la planète s'arrêtait.Le 11/02/2025 à 17h38
Le 11/02/2025 à 20h49
Le 11/02/2025 à 23h09
import
! Moi je vais vite fait te coller des 25% de droit de douane là-dessus, non mais.Le 11/02/2025 à 15h26
Le 11/02/2025 à 15h49
Et le fait qu'il ai dit qu'il ne se maintiendrait pas au pouvoir après son second mandat ne me laisse que beaucoup de perplexité au vu de ce qu'il s'est passé au Capitol.
Bref, c'est clairement pas la joie de voir les extrêmes s'emparer du monde...
J'ai l'impression de vivre dans une distopie où les fascistes du 3ème Reich auraient gagnés.
Le 11/02/2025 à 15h54
suffit qu'il l'allonge, et hop
New York 1997 et le président avec son mandat "à vie" était peut-être plus prémonitoire qu'on l'aurait craint
Le 12/02/2025 à 00h18
Le 11/02/2025 à 16h20
Le 11/02/2025 à 16h26
Question naive 2: la prochaine étape c'est l'obligation du port de la Burqa pour les LGBT qui oseront sortir dans la rue ?
On est dans un mix entre Idiocracy et Mein Kampf.
Le 11/02/2025 à 16h34
Le 11/02/2025 à 16h42
Le 11/02/2025 à 17h04
Modifié le 12/02/2025 à 06h19
Remarque, ce n'est pas pire que la polémique que s'était infligée l'ADL un an plus tard avec sa définition boîteuse du même mot et ça partait sur la même logique systémique.
Cette guerre linguistique a été très usante et le retour de bâton était attendu. Mais comme d'habitude, on va d'un extrème à l'autre...
En réalité on devrait retirer le mot « modéré » du dictionnaire. C'est un concept que l'être humain comprend encore moins que celui de l'infini.
Le 11/02/2025 à 16h58
Le 11/02/2025 à 23h11
Le 11/02/2025 à 17h00
Qu'on puisse souhaiter une société pareille et voter pour ça, ça me dépasse ... 🤮
Le 11/02/2025 à 17h43
Le 11/02/2025 à 18h03
Ils n'ont plus rien à voir avec le GOP de John McCain ou GWB
Le 11/02/2025 à 20h50
Le 12/02/2025 à 17h11
Le 11/02/2025 à 18h23
Et je vais pas plaindre les américains, quand on choisit un type pour gouverner, on l'éjecte pas en envoyant "1" ou "2" par SMS.
La réflexion, c'est sur tout le programme et la personnalité du type AVANT le vote, pas après.
Comme d'hab, c'est ceux qui ont rien demandés qui paient. J'ose espérer que Trump ne demandera pas à ce qu'on tire sur les manifestants ...
Le 11/02/2025 à 23h16
Le 11/02/2025 à 18h57
Le 11/02/2025 à 20h37
Ouai vaut mieux en rire
Modifié le 12/02/2025 à 07h35
Le 12/02/2025 à 12h00